Joli poème de l’ami Gaston. Joli poème visionnaire préfigurant l’effroyable boucherie qui eut lieu quelques années seulement après sa mort. Et ils en avaient les pioupious. Au son de la Marseillaise et drapeau au fusil, ils t’enfonçaient gaillardement la baïonnette dans de la tripe prussienne. Ah, la belle jeunesse au sang chaud et vermeil ! Un vrai petit bonheur.
Mais c’est plus ça. Le respect se perd. Un bout de chiffon mal lavé, un supporter bourré qui chante un peu faux, et Sarkozy passe relever les compteurs. 7’500 euros et jusqu’à six mois de zonzon pour outrage au drapeau et à l’hymne national. ça refroidit les ardeurs.
Mais l’outrage c’est quoi au fait. Gainsbourg ? Django Reinhardt ? Les Beatles ? Et les drapeaux qui brûlent dans les manifs kanakes, et les petits bouts de drapeau plantés sur les autobus, avec des vrais contrôleurs en dedans, les jours de fête ?
Sarkozy atteint le sommet du grotesque. Faudrait lui montrer les treillis tout neuf des soldats français partis maintenir la paix républicaine en Côte d’Ivoire, les belles mairies de nos jolis villages où on délivre pas les papiers aux Ivoiriens justement. C’est-t-y pas beau le bleu-blanc-rouge ?
Jipé