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UNEDIC

le racket perpétuel
Le jeudi 6 février 2003.

6,5 milliards d’euros vont être puisés dans la poche des chômeurs. Au 1er janvier 2003, les cotisations d’assurance chômage augmentent de 5,80 à 6,40 % (+0,6). Hausse répartie à part égale (Oh, la belle « équité » !) entre employeurs et salariés. La participation des chômeurs à leur retraite complémentaire augmente également de 1,2 à 3 %.

Les filières d’indemnisation sont réduites. Selon FO, 250 000 à 300 000 personnes ne seront plus indemnisées avec le nouveau système. Pour les moins de cinquante ans, la durée d’indemnisation chute de trente à vingt-trois mois. Pour les chômeurs de cinquante à cinquante-cinq ans, les conditions d’indemnisation sont durcies. Il faudra toujours avoir cotisé quatorze mois au cours des vingt-quatre mois mais la durée d’indemnisation est ramenée de quarante-cinq mois à vingt-trois mois. Dans le cas où la durée de cotisation est de vingt-sept mois au cours des trente-six derniers mois, la durée d’allocation est de trente-six mois.

Pour les salariés licenciés après cinquante-cinq ans : auparavant, vingt-cinq années d’expérience professionnelle donnaient droit à soixante mois de chômage (cinq ans), pour « aller » jusqu’à l’âge de la retraite. Demain, avec les nouvelles règles, il faudra avoir cinquante-sept ans pour pouvoir bénéficier d’une allocation « couvrant » jusqu’à l’âge de la retraite.

Pour les précaires, les conditions d’indemnisation sont également revues à la baisse : il suffisait d’avoir quatre mois de cotisations dans les dix-huit derniers mois pour être indemnisé (quatre mois), Il faudra maintenant avoir cotisé pendant six mois pour être indemnisé certes plus longtemps : sept mois.

Avec la réduction du nombre de filières, les résultats de la mécanique sont sévères : ceux qui justifiaient par exemple de huit mois de travail dans les douze derniers mois et qui pouvaient alors prétendre à une indemnisation de quinze mois verront leur durée d’indemnisation réduite à sept mois, voire passer de vingt et un mois d’indemnisation à sept mois s’ils ont plus de cinquante ans. Un vrai coup dur qui appellerait une riposte solidaire de tous les actifs, (presque) certains d’être concernés un jour !


Source : La lettre des militant(e)s syndicalistes libertaires, janvier 2003 — numéro 30