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Argentine

Le Capital s’énerve, la répression s’emballe

Le jeudi 8 mai 2003.

L’appareil d’État montre à nouveau les dents. L’usine autogérée Brukman en fait les frais.



Alors que les éternels vautours affamés de pouvoir se bousculent pour la présidence de la république argentine, le capital et l’État s’acharnent à récupérer par tous les moyens les espaces réappropriés par le mouvement social depuis maintenant un an et demi quand des milliers d’entreprises avait fermé leurs portes. Ces pratiques de gestion directe sont insupportables pour l’ordre établi qui redouble d’actions systématiques afin de les annihiler.

Depuis décembre 2001, L’usine Brukman était autogérée par les ouvrières suite à son abandon et son pillage par les anciens propriétaires. Il s’agit là d’un symbole fort parmi plus de deux cents entreprises récupérées par les travailleurs argentins. Un effectif de cinquante cinq personnes au quatre cinquième féminin avait relancé la production textile avec, entre autre, un salaire égal pour toutes et tous.

Le 17 avril 2003, le gouvernement Duhalde a fait procéder à l’expulsion des ouvrières par plus de cinq cents policiers. Face à la détermination populaire, les sbires casqués ont bien évidemment utilisé la plus grande violence pour exécuter leur sale besogne. À noter que deux bonzes de la bureaucratie syndicale n’ont pas manqué d’accompagner l’officier responsable de l’opération pour faire entendre raison à cette populace.

Depuis, ce sont des milliers de personnes qui accourent et se mobilisent autour de la fabrique. Mais cette fois, la police est accompagnée de l’infanterie militaire et de véhicules blindés pour réprimer avec la plus grande barbarie cette mobilisation. Les journalistes sont bien sûr interdits de circulation, et donc d’information.

S’il est difficile d’obtenir un bilan définitif des victimes et des arrestations, le mouvement populaire de désarme pas.

Rappelons tout de même que depuis l’hiver 2001, la répression a causé la mort de 35 personnes dans ce pays.

Jean-Marc Destruhaut, groupe La Villette

D’après les informations d’Indymédia.org


Nous vous invitons à apporter vos protestations au gouvernement (presidencia@presidencia.net.ar), au ministère de l’Intérieur (secretariaprivada@ministerior.gov.ar), au juge Rinoldi — déjà très actif sous la dictature de Videla — (fax 4372 1370 et 4371 6432). Vous pouvez également manifester votre solidarité auprès des travailleuses de Brukman (prensabrukman-@yahoo.com.ar).