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Argentine

Les Brukman ne désarment pas

lancement du premier journal ouvrier
Le jeudi 15 mai 2003.

Suite à l’expulsion dans la plus grande violence policière de l’usine textile autogérée de Brukman (ML, nº 1319), les assemblées de quartier ont aussitôt fourni du matériel hétéroclite pour que les « brukman » puissent confectionner des vêtements en solidarité avec les populations victimes d’inondations à Santa Fe.



Lors de la 3e rencontre nationale des fabriques récupérées et des travailleurs en lutte, le 15 mars, où furent présents plus de 1 000 représentants de près de 200 organisations, fut votée le lancement du journal Nuestra Lucha à diffusion nationale.

Voici le texte proposé par les ouvriers de Zanon et voté par l’assemblée de cette 3e rencontre :

Nuestra Lucha est un journal ouvrier créé par les propres travailleurs et qui compte avec l’appui des Mères de la place de Mai.

C’est un outil pour que notre voie, nos expériences de lutte et d’organisation, nos propositions parviennent à des milliers de travailleurs dans tout le pays. Ce journal ouvrier sera à la disposition de tous les travailleurs, piqueteros, assembléistes et de tous ceux qui luttent.

Nous appelons à se joindre à ce projet tous ceux qui partagent les principes et objectifs suivants :

Nous luttons pour en finir avec la division des travailleurs qui ne profite qu’aux patrons et aux gouvernements.

Nous luttons pour l’unité de classe des millions de travailleurs et chômeurs, travailleurs permanents, précaires ou au noir, unique manière d’affronter la classe exploiteuse en ayant des possibilités de succès.

Nous défendons les moyens d’action propres des travailleurs : grèves, coupures de routes, occupations d’entreprises et de lieux de travail, manifestations.

Notre méthode de prise de décisions sont les assemblées sur les lieux de travail et les quartiers.

Nous impulsons l’élection de délégués, de commissions, de conseils internes qui représentent les travailleurs, affiliés ou non aux syndicats.

Nous voulons étendre à tout le pays des exemples comme celui de la Coordination del Alto Valle de Neuquen dans laquelle nous nous sommes réunis, travailleurs du privé, fonctionnaires et chômeurs.

Nous luttons pour récupérer les syndicats et en expulser la bureaucratie ainsi que pour la démocratie ouvrière dans les mouvements de chômeurs.

Pour un congrès national de travailleurs, chômeurs, piqueteros, assemblées populaires, fabriques récupérées, syndicats combatifs et étudiants en lutte, organisé à la base avec des délégués mandatés.

Nous luttons pour créer les bases d’une lutte plus grande qui doit déboucher sur une grève générale avec coupures de routes et autres méthodes de lutte pour qu’ils s’en aillent tous (que se vayan todos).

Pour l’indépendance politique de la classe ouvrière vis-à-vis des exploiteurs, de leurs partis, de leur gouvernement et de leur État.

Nous luttons pour un travail digne pour tous, sur la base d’un plan de service public et de la répartition des heures de travail entre toutes les mains disponibles.

Pour un salaire minimum, vital et indexé sur l’inflation.

Nous exigeons la réouverture sous contrôle ouvrier des fabriques fermées.

Pour le contrôle ouvrier de toutes les entreprises et services.

Pour l’expropriation définitive et sans paiement de toutes les fabriques et entreprises récupérées.

Nuestra Lucha sera un outil pour diffuser ces principes et objectifs.


Source : Indymédia.org

Plus d’informations sur le site : www.nuestralucha.8k.com