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Travail, Église, Patronat

Le jeudi 6 novembre 2003.

Décidément, c’est devenu une sale habitude dans notre pays : dès qu’un problème surgit, on fait systématiquement appel à la générosité publique.

Les différents pouvoirs qui se sont succédés depuis des dizaines d’années n’ont jamais pris leurs responsabilités. Bien au contraire, ils se sont servis de relais tels que la télévision, les associations dites caritatives pour jouer sur la corde sensible des gens, et ponctionner dans leur escarcelle l’obole, l’euro qui fera que la somme récoltée sera importante et qui permettra à l’État de faire des économies sur le dos de la « France d’en bas » ; et pendant ce temps, le patronat s’enrichit de plus en plus, surtout les entreprises pharmaceutiques, les laboratoires qui, malgré les profits immenses trouvent encore le moyen de licencier (Aventis-Pasteur).

Tout est bon pour récupérer de l’argent :
 les galas télévisés : deux jours pour le Sida (tout ce beau monde de la chanson en passant par le journalisme du show-bizz vient faire sa petite BA : 3 petits tours et puis s’en vont) ;
 les associations comme l’ARC contre le cancer qui régulièrement, nous serinent afin que nous donnions (au fait, M. Crozemarie, qu’êtes-vous devenu ?) ;
 les restos du cœur où, bien souvent, l’on rencontre de « bonnes bourgeoises », qui viennent également faire leur BA et, surtout, s’encanailler auprès de gens du peuple, car bien souvent, ce sont eux qui font fonctionner les restos.

On se donne bonne conscience le temps d’une campagne. Mais où va notre argent, notre impôt ? Certainement pour des causes beaucoup plus nobles (l’armée, la justice, la police). Mais la dernière fourberie de notre seigneur du Poitou, vaut son pesant de cacahuètes . Il fallait oser.

Pour répondre au problème de la canicule du mois d’août et au problème de la santé, il nous propose tout simplement de travailler le jour férié de la Pentecôte. Le bon chrétien n’a pas oublié la signification de cette fête catholique : « Pour les chrétiens, elle commémore la descente du saint esprit sur les apôtres. » Et notre paroissien, soutenu par le patronat, les politiques et l’Église, pérennise l’union de cette sainte trinité. Pourquoi se gêner d’ailleurs ? Ils se sont déjà attaqués :
 à la loi sur les 35 heures, en « aménageant » le quota d’heures supplémentaires ;
 à la durée de cotisation des retraites : travailler plus pour toucher moins :
 très bientôt, à la Sécurité Sociale :
 à la durée des indemnités Assedic.

La cerise sur le gâteau

Nous faire travailler un jour de plus ; il n’a pas été le premier à y penser. Déjà, le libéral socialiste Fabius avait pensé, pour financer l’aide aux handicapés, nous sucrer un jour férié. Le salaire de ce jour travaillé serait versé par le patron à l’État ; comment le contrôler ? La plus-value réalisée ce jour-là tombera plus vraisemblablement dans la poche du patron : couillonné par tous les bouts !

Tous nos acquis sociaux sont en train de prendre le large. Nous n’entendons pas beaucoup nos syndicalistes sur ce sujet ; seraient-ils devenus aphones ! À cette allure, on pourra nous demander de travailler le 1er novembre, le lundi de Pâques, et avec l’aval de Monseigneur.

L’hiver a été rude : un jour férié à travailler. Le printemps a été pluvieux, inondations, et un jour férié à travailler ! (il faut bien préserver les assureurs.) L’automne nous rend triste : il vaut mieux travailler pour oublier, alors travaillons un jour férié.

De l’argent, il y en a ! Et pourquoi ces profiteurs (mauvais chrétiens) ne mettraient-ils pas la main à la poche ? Quelques exemples de recettes :
 le voyage à Rome pour la béatification de mère Thérésa (40 personnes), avec Bernadette, M. Raffarin et sa dame : environ 100 000 euros pour trois jours ;
 M. Pébereau, PDG à la retraite de la BNP, ne pourrait-il pas lâcher au passage la plus-value de plus de 5 800 000 € réalisée sur ses stock options ;
 obliger (si, si) les patrons les plus riches de France à cracher au bassinet ;
 solliciter Bernadette et sa bande (Douillet, etc.) en lui demandant de faire pousser des pièces jaunes.

Halte au racket ! Refusons de travailler gratuitement ! Nous ne sommes plus au Moyen Âge où le serf travaillait gratuitement pour le seigneur. Refusons de donner une journée de travail comme au temps de l’empire soviétique.

Grève générale le lundi de Pentecôte !

Justhom