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Les Bretons ne seront plus à l’ouest

Le jeudi 18 décembre 2003.

Des militants libertaires de Bretagne ont senti la nécessité, dans la foulée du mouvement de mai-juin, de maintenir des liens syndicaux interpro. Le Communard 35, dont nous vous offrons à lire quelques articles, sera le premier outil de ce réseau



Nous n’avons rien à vendre, pas de cartes à proposer, pas de sauveur suprême dans la manche à vous sortir. Notre volonté en vous distribuant ce petit journal est de vous donner des informations du terrain social : échos des boîtes ou secteurs en lutte, infos juridiques et syndicales sur nos droits de travailleurs, des rappels sur l’histoire du mouvement ouvrier, en fait tout ce qui peut nous aider à retrouver une combativité bien souvent émoussée. Bref, ce modeste bulletin se veut un outil au service des luttes sociales interprofessionnelles.

Nous sommes militants anarchosyndicalistes et syndicalistes révolutionnaires de la région de Rennes, organisés au sein du Courant Syndicaliste Révolutionnaire (CSR), à la Fédération anarchiste, ou non-encartés. Nous sommes syndiqués à la CFDT, CGT, CNT-AIT, FO, FSU, etc. ou non syndiqués. Nous travaillons dans les secteurs privé et public. Certains d’entre nous sont chômeurs, précaires, lycéens ou étudiants. Nous nous reconnaissons dans la Charte d’Amiens de la CGT de 1906 : le syndicat est l’instance d’organisation du prolétariat sur le terrain économique. Il est aujourd’hui outil de la lutte quotidienne contre le patronat et l’État et il pourra être à l’avenir l’organe d’émancipation de la classe des travailleurs et travailleuses. Cette émancipation définitive ne pourra avoir lieu qu’après la révolution sociale, qui mettra à bas le système politique, social et économique actuel, basé sur l’exploitation de la majorité, les travailleurs, par une minorité, les actionnaires de la classe capitaliste. Dans cette optique-là, le journal vous est ouvert et toutes vos contributions y sont les bienvenues.


Les Brèves

Les Retraites… passées et à venir. Sur la retraite complémentaire, l’accord signé entre le patronat et les confédérations FO, CGC, CFTC et CFDT implique que pour une même rémunération et un même taux de cotisation, le salarié aura moins de points accumulés ; de plus le pouvoir d’achat des points retraite sera diminué, ce qui provoquera une nouvelle baisse des droits à retraite complémentaire se chiffrant à 12 % en 2008. Cette amputation s’ajouterait à celle programmée sur la retraite de base par la réforme Fillon.

Budget de l’État 2004 : le budget du ministère de l’Intérieur est en hausse de 5 % (embauche de policiers et achat d’équipements supplémentaires… pour la sécurité des grévistes ?). Le Budget du ministère de la Guerre augmente, lui, de 4 %. Au programme : un nouveau sous-marin nucléaire, de nouveaux missiles et des avions de combat. Les services publics, eux, doivent se serrer la ceinture : l’École, la santé, le logement.

La réforme de l’Unedic signée début 2003 par CGC, CFDT et CFTC qui va radier et diminuer les droits de 800 000 anciens travailleurs et travailleuses, qui se font spolier de leur assurance chômage à hauteur de 8 000 euros en moyenne, payée avec leurs cotisations sociales.

Le RMA ou le retour du STO. D’après un récent sondage (la presse 18 novembre), 67 % des Français seraient pour obliger les chômeurs à travailler après une longue période d’inactivité, mais les personnes interrogées pensent-elles que par ces mesures c’est l’entièreté du monde du travail qui est visé, parce que si le patronat peut embaucher de la main d’œuvre à 4,30 euros, il va pas se gêner et cela induira une pression à la baisse sur les salaires. Le RMAste ne cotisera que sur la base de 130 euros. Pour ouvrir des droits à la retraite, il faudrait qu’il travaille 160 ans à ce régime. L’Assedic empochera ses cotisations mais ne lui reversera rien quand il retournera au chômage. Il n’aura que le RMI.

Groupe France Télécom. Sur la zone Atalante, à Global One — Equant, filiale majoritaire de France Télécom, de droit néerlandais dont le siège est à Atlanta aux États-Unis, les patrons ne s’encombrent pas du code du Travail : ils commencent des réorganisations de grande ampleur sans en avertir préalablement le comité d’entreprise. Les entreprises Global One-ETSA et Equant SAS, en fusionnant, seront gérées par un nouvel accord d’entreprise qui, dans ce cadre, accorde « généreusement » un plan d’épargne retraite par capitalisation qu’aucun syndicat n’avait demandé et qui fera pression sur les salaires et grèvera d’autant le système actuel de retraite par répartition. Cet accord accentue les inégalités entre salariés car les patrons qui veulent la fusion pour faire des gains de productivité refusent d’harmoniser les acquis sociaux par le haut. De plus, le rapport des 10 salaires les plus élevés dans l’entreprise sur les 10 salaires les plus faibles est passé de 8 en 2001 à 13 en 2002… Depuis 2001, plusieurs centaines de contrats de salariés sous-traitants n’ont pas été renouvelés, et le montant de leur contrat revu à la baisse. Cela a pour conséquence des plans sociaux larvés ou des licenciements abusifs dans les sociétés de services informatiques, avec des salaires pressurés à la baisse. À Transpac, autre filiale de FT, la direction a récemment été traînée au tribunal des prud’hommes et accusée de « délit de marchandage » (embauche déguisée) car elle emploie des salariés en sous-traitance alors quelle devrait (selon le code du travail) les embaucher.

Le Communard 35, c/o La Commune, 9, rue Malakoff, 35000 Rennes. Courriel : lienanarchosyndicalistederennes-subscribe@ yahoogroupes.fr. Permanence le lundi à 18 heures, 2, place du Banat, M° Blosne.