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Baloo ? What fun !

Le jeudi 22 janvier 2004.

Même si vous n’y êtes jamais allé, vous avez toutes et tous déjà entendu parler du grand parc d’attraction Eurodisney. Le bonheur de vos enfants ! Pas, mais alors pas du tout, pour ceux qui y travaillent, surtout en intérim. Il se trouve que le soir du 31 décembre, j’y étais embauché comme « employé de restauration ». Vu de face, Disney, c’est beau, mais vu de derrière…

Déjà, tous les employés doivent se présenter une heure à l’avance (non payée, bien sûr), pour se changer et retirer les costumes. On est ensuite emmené en bus sur les lieux du boulot, et là le monde des petits Mickey et des dingos tourne au cauchemar. En fait d’« employé de restauration » (pardon chez Minnie on dit « cast member ») je me suis retrouvé derrière un chariot à vendre des gaufres pendant sept heures. C’est à l’extérieur : pas chauffé. Inutile de préciser qu’il faisait — 2° C. On nous avait bien fourni des gants mais il fallait faire les gaufres au chocolat sans les tacher… Tout ça debout, en pantalon de golf (costume Disney), se faisant engueuler par des connards parce qu’il n’y a plus de gaufres au chocolat.

Et pendant sept heures on a le droit ni de manger, ni de boire, ni quoi que ce soit. Interdiction de quitter son poste, interdiction de se reposer, de tenter de se réchauffer. Une pause est normalement prévue, mais sans avoir l’ordre d’un chef (pardon, Baloo dit « team leader »), impossible de quitter son moule à gaufres ne serait-ce qu’une minute. Ce qui fait que de six heures du soir à une heure du matin je n’ai même pas pu pisser ! Ni même, en infraction avec le Code du travail ou le simple respect de la personne, manger ou boire et me reposer un peu.

De plus, les pourboires sont interdits (eh oui, on ne peut pas avoir d’argent sur soi !), et des vigiles déguisés en client passent régulièrement pour vérifier que l’on travaille bien. Vive le flicage au travail ! Enfin, à une heure du matin, on peut se barrer, en pensant qu’il va falloir une heure pour se changer et deux pour rentrer. Et encore, nous, on a eu de la chance : le 31, c’est payé double…

Moko Mouse