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2003, Odyssée des retraites

toujours plus fort dans l’indécence
Le jeudi 22 mai 2003.

Nous apprenons dans le très conservateur et très réac Entreprise et carrières (nº 667, avril 2003), toujours aux ordres des puissants, qu’« après les largesses en stock-options un nouveau scandale couve aux États-Unis (30 millions de pauvres), sur les généreux plans de retraite accordés à certains grands patrons, selon Fortune. Le magazine détaille l’exemple de Dick Brown, président de la SSII EDS, qui s’est accordé vingt ans de pensions pour avoir passé quatre ans à la tête de l’entreprise. EDS lui offre donc seize ans de cotisations. Le tout, équivalant à 19 millions d’euros, représentera une retraite annuelle de 1,5 million d’euros (encore un miracle de la capitalisation, et Dieu n’existe pas !). Sous la direction de Dick Brown, le titre Eds a chuté de 62 %. Les dirigeants des compagnies aériennes US Airways, Delta Airlines, en grande difficulté, figurent aussi parmi les bénéficiaires de tels plans, qui leur assurent un capital allant de 4 millions à près de 15 millions d’euros après six mois à six ans d’exercice à la tête de leur entreprise ».

Voilà le rêve des PDG d’AXA et autre Total, un racket bien organisé sous prétexte de modernisation et de mondialisation. Il s’agit bien là de « saigneurs de la guerre de classe », l’expression n’est pas trop forte. Au moment ou l’État (toujours aux ordres) et la bourgeoisie s’apprêtent à remettre en cause les acquis, si insatisfaisants soient-ils, en matière de retraite par répartition.

Les requins du capital, après s’être appropriés une partie de la richesse collective sous forme de stock-options et autres prébendes, se préparent de vieux jours dorés. « La rue ne gouverne pas » (Raffarin), à l’évidence, et nous savions depuis longtemps, mais on a les maîtres que l’on mérite, que les exploiteurs sont des bandits.

Mais que l’on se rassure, en démocratie libérale, au moins, « la rue a le droit de s’exprimer » (Raffarin), dans le genre : « Cause toujours, tu m’intéresses pendant que j’astique mon plan de retraite. »

De toute façon, on l’a échappé belle, l’oisiveté est un péché, donc la retraite, ce n’est pas bon pour les travailleurs, ce n’est bon que pour les riches. La preuve, les pauvres, ils en meurent.

Hugues, groupe Pierre-Besnard