La Creuse libertaire !
Après le traditionnel rassemblement devant la mairie de Guéret où il y a de moins en moins de rouges et où l’on ne comprend rien aux speechs de ceux-ci (leur sono est tellement pourrie, je parle même pas de leurs discours) nous nous sommes retrouvés dans le sympathique petit village de Savennes pour fêter à notre manière le 1er mai.
Avec la CNT et AC ! 23, nous avons organisé un après-midi et une soirée festive, musicale et surtout militante ; tables de. presse, barbecue, buvette, discussions et rencontres, musique. Nous avons expérimenté le prix libre (chacun.e donne ce qu’il ou elle veut ou peut selon ses moyens et son degré de conscience solidaire) pour les livres et les omelettes comme nous le pratiquons déjà pour le Presse-citron, notre nouveau journal libertaire. Ce système marche assez bien même s’il a pu surprendre quelques personnes. Il a l’avantage de casser les rapports marchands et de permettre à toutes et à tous en particulier aux non-friqué.e.s d’accéder aux bouquins, de se restaurer et d’être socialement à égalité dans nos lieux autogérés. Via ce fonctionnement, nous ne sommes pas en déficit économique, bien au contraire.
Plusieurs groupes musicaux sont venus jouer gratuitement : Wisdom (pop rock anarchiste) ; Infection (punk antifasciste) et de nombreux autres musiciens ont eu également la possibilité de s’exprimer. Nous avons terminé la soirée par un bœuf géant.
Succès donc devant une centaine de personnes un peu hébétées mais heureuses de constater que les anars sont capables de gérer des espaces avec une liberté la plus large possible, de la convivialité, de l’entraide et sans qu’il y ait de grabuge majeur ou même du désordre ! Étonnant, hein ?
Nous sommes contents de cette journée et prêts à renouveler ce genre d’expérience. Afin que l’anarchisme se développe concrètement de plus en plus même dans un coin paumé comme la Creuse.
Alayn Dropsy, FA Creuse
Minimum syndical au Havre
Un peu plus de 600 personnes ont défilé mollement au Havre, le 1er mai. Le cortège funèbre, sans sono ni slogan, était emmené par les leaders CGT-CFDT-G10-FSU dans une unité de façade. Enterrait-on déjà la Sécu ? Dans cette apathie générale, la présence de la CNT et des libertaires n’est pas passée inaperçue. Un beau bouquet de drapeaux noir et rouge suivait l’imposante banderole de la CNT Interior’s. « Les anarchistes de gauche (sic) sont pour une fois loin d’être marginaux », notera la presse Hersant dans son édition du 2 mai ! En encadré, avec photo couleur, la parole sera même donnée à un militant cénétiste. Sans les anars, l’électro-encéphalogramme de la manif serait resté totalement plat. Visiblement, la démonstration défrisait aux alentours. Les photographes de presse qui s’attardaient devant les amis du chat noir étaient pris à partie par les réformistes agacés. Les prochaines manifs s’annoncent gratinées.
Paco
Nîmes : les mauvais jours finiront
Quand les militant.e.s du groupe du Gard-Vaucluse ont décidé de créer un « événe-ment » courant 2004, c’était avec plusieurs objectifs. Il était important pour nous de faire quelque chose d’envergure à la fois en direction de l’extérieur mais aussi pour le groupe, en interne. Ainsi, le travail nécessaire en amont nous a permis de créer une bonne dynamique dans notre groupe. Il est plus intéressant de créer quelque chose que de couper les cheveux en quatre. Nous avons tissé des liens avec certain.e.s artistes qui se sont produits cette soirée du 1er mai. Ils/elles ont même participé à quelques réunions de notre groupe. Mais ce qui a été le plus profitable pour nous, ça a été d’en finir avec nos appréhensions : « On peut pas, on n’a pas assez de militants », « On n’a pas assez de moyens ». Avec la brandade, ça ressemble même à une spécialité de la ville de Nîmes ! La réussite d’une telle journée redonne confiance.
Dès la fin de la manif traditionnelle du 1er mai, nous avions invité nos camarades libertaires et autres, nos ami.e.s et sympathisant.e.s à nous rejoindre pour un apéro-jazz sous le soleil de Nîmes. C’est important de se rencontrer aussi en dehors des moments de lutte, ça permet de nouer des liens différents. Les copains et copines d’Ici-Rom, de la CNT, de No Pasarán, de la toute jeune bibliothèque-infokiosk d’Avignon et de SUD Éducation ont tenu une table de presse toute la journée. Les débats ont atteint leurs objectifs en terme de nombre, même si le fond n’a pas toujours été ce que nous en attendions.
Quant aux concerts, une telle qualité artistique, c’est pas tous les jours qu’on en voit ! Et puis quel bonheur de voir réunis jeunes, plus tout gamins, des genre rappeurs, des genre punk, des qui avaient vu de la lumière applaudir ensemble la formation jazz 2+2, Pascal Vantes chanteur à guitare, Myriam Lanoux harpiste, M’sieur Chris Gonzales qui nous a fait l’immense privilège de jouer pour nous après une longue absence des scènes nîmoises et un groupe de rap !
Alors, on r’met ça l’année prochaine ?
Sadia, Groupe Gard-Vaucluse