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Télé de quat’sous

Light Cone

Le jeudi 19 juin 1997.

En 1982, une dizaine de cinéastes auteurs de films expérimentaux, confrontés à l’absence de structures de distribution, fondaient une maison de distribution associative, « Light cone » : les réalisateurs membres de l’association fixent eux même le tarif de location de leurs films, dont ils conservent les droits. Aujourd’hui, ils sont 350, répartis dans toute l’Europe.

Les films sont choisis par un comité de visionnement, constitué par les membres de l’association qui peuvent en assurer le suivi. Si le principal critère de sélection reste leur caractère expérimental, l’association s’ouvre néanmoins aux œuvres documentaires, ethnographiques, à condition qu’elles soient hors norme et (ou) personnelles Un catalogue est édité tous les deux ans, à faible tirage certes, mais la distribution en est gratuite. Les nouveaux films sont présentés aux programmateurs potentiels, à l’échelle européenne, chaque année en juillet, dans la petite boutique de la rue Braille à Paris.

Qui sont donc les programmateurs de films expérimentaux ? Aussi bien les musées, les universités, affirme Miles, un des fondateurs historiques, que les structures alternatives. Light cone entretient en effet des rapports privilégiés avec des associations comme Celluloïd à Lyon, Polder, le 102 à Grenoble, (ML nº 1083), Mire, un autre laboratoire alternatif à Nantes, etc.

Rappelons l’importance que revêt souvent pour l’expérimental le travail de laboratoire, la possibilité d’intervenir sur la matière pendant le développement du film.

Longtemps réservée aux œuvres réalisées sur support film, Light cone commence à s’ouvrir à la vidéo : « Dans les années 80, beaucoup d’argent fut consacré à la vidéo, nous voulions crier pour le film. Nous avons vu récemment des travaux de vidéastes proches de notre esprit. Il serait vraiment stupide de les refuser parce que réalisés sur support vidéo. »

Les membres de Light cone acceptent d’aider voire de conseiller un diffuseur (pour une projection thématique, par exemple), mais refusent d’effectuer eux même la programmation : « sinon on lui enlève la part créative de son travail, et l’on recréée le système de choix pyramidal ». Parallèlement à la création de l’association, Scratch projection est fondée dès 83 : « c’est une intervention d’un autre type que la stricte distribution, nous voulions montrer des films qui ne se trouvent pas forcément dans Light cone, par exemple, des films à valeur historique ». Nomade pendant des années, Sratch est enfin hébergée par l’entrepôt et peut offrir chaque premier mardi du mois une des programmations les plus intéressantes actuellement dans le secteur expérimental et indépendant. Concluons en citant quelques-uns des programmateurs alternatifs travaillant avec Light cone :

  • Association 102 : 102 rue d’Alembert, 38000 Grenoble
  • Celluloïd : 8 rue de la Monnaie, 69002 Lyon
  • Cas Molodoï : 66 rue du Fbg national, 67000 Strasbourg
  • Fédération Hiéro : 56 rue du nord, 68000 Colmar
  • Élu par cette crapule : 25 rue Maréchal Joffre 76600 Le Havre
  • Cinéma Spoutnik : 4 place des Volontaires, 12001 Genève
  • Association Molokö : 66 rue de la Viconte, 76000 Rouen
  • Bandits mages : 5 rue Samson, 18000 Bourges
  • Mire : 3 rue Bias, 44000 Nantes
  • XHX : 5 pl. Sadi Carnot, 13002 Marseille

Michèle Rollin


Contact :
Light cone : 27 rue Louis Braille 75012 Paris.
Tél. : 01 46 28 11 21.