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éditorial du nº 1383

Le jeudi 27 janvier 2005.

C’est nouveau, ça vient de sortir. Après avoir décrété que la population française était morose, les médias ont soulevé un autre lièvre. Toutes tendances confondues (PS, UMP, UDF …) des partis politiques inventeraient un « nouveau militant ». Accroître le nombre de leurs troupes serait le noeud du problème. Des sommités qui s’intéressent à la « recherche politique » ont même déclaré que « les formes de militantisme traditionnel sont obsolètes  ». Quand on entend aussi certains milieux politiques de notre cher Hexagone vanter l’efficacité de la politique outre-atlantique, on comprend mieux pourquoi l’expression même de « mouvement ouvrier » fait passer celui (ou celle) qui le prononce pour un avatar du XIXe siècle. Tous les néolibérauz vous le diront, les classes sociales et toute notion de conflit entre elles c’est de la vieille histoire, de vieux trucs à jeter aux orties. Les Maîtres des forges n’ont jamais dit le contraire !

Pourtant, y’a de la grogne et les journaux en causent. Un quotidien national et recentré a même titré que « Le réveil de la mobilisation fait frémir le pouvoir ».

Certes l’amplitude du mouvement laisse encore à désirer, mais, en quête de redorure, les divers éléments de ce qu’il est convenu d’appeler la gauche plurielle débattent de leurs liens avec le mouvement social. Courroie de transmission ou bride sur le cou, le débat ne date pas d’hier.

La mobilisation est dans la rue et Raffarin se pavane sur les plateaux de l’étrange lucarne. Comme si la politique se discutait entre deux pubs pour la lessive et l’exhibition de créatures de la Star Academy !

Paraît qu’aux USA ça marche. En tout cas en douce France le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) renforce son ancrage à droite, le contrôle des médias, de l’opium du peuple, ça ne se néglige pas. De toute façon Bush peut aller chez Plumeau, c’est la France qui devrait former les policiers irakiens. Après les conseils aux militaires chiliens tout marché est bon à prendre.

Avec tout cela où en est-on pour un autre futur ? À part l’unité dans les luttes pour mettre des bâtons dans les roues au corporatisme des boutiques syndicales, on peut toujours mettre l’imagination en avant !