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éditorial du nº 31

octobre 1957.

Notre mouvement est en crise de croissance. Lentement mais régulièrement nos lecteurs augmentent, nos abonnés s’accroissent, nos sympathisants se multiplient.

Cependant les dernières mesures que nous avons prises : mise du journal dans les kiosques, acquisition d’un local, créent un décalage entre nos moyens et nos besoins.

Nous comptons l’aplanir par une campagne de publicité dont nos militants une fois de plus feront les frais en temps comme en argent.

C’est aujourd’hui aux autres que nous nous adressons : amis, lecteurs, sympathisants, c’est à eux que nous demandons de faire connaître notre journal, d’être les porte-parole de notre propagande, les artisans de notre réussite qui est aussi la leur.

Vous le savez, un journal sans budget de publicité et sans budget de publicité occulte, un journal libre, rédigé par des hommes libres, est aujourd’hui une gageure.

Les taxes, frais, charges inhérentes à tous organisme constitué, nous frappent lourdement.

Cette gageure nous sommes prêts à la poursuivre sans autre récompense que celle de faire entendre une voix, dans le concert des acclamations payées, des louanges orchestrées, des campagnes patentées, des discours vendus.

C’est à vous tous amis lointains, inconnus, qui, dans ce siècle concentrationnaire, savez conserver un sens au mot liberté, c’est à vous amis lointains pour qui ce journal est fait et sans qui il serait sans objet, c’est à vous que cet éditorial s’adresse : faites lire Le Monde libertaire, apportez-lui de nouveaux abonnés, grossissez nos rangs de militants nouveaux.

C’est à ce prix que nous pourrons poursuivre notre lutte et tenter d’arracher le monde de l’ornière du crime et de la bêtise, de la guerre et de la servitude.

Le M.L.