Hans-Georg Eberl, militant de l’I-AFD (Initiative pour une fédération anarchiste en Allemagne), organisation appartenant à l’Internationale des fédérations anarchistes, est actuellement sous la menace de la justice allemande pour son activité antifasciste.
Le 2 novembre, dans la ville bavaroise de Koeschning, environ 500 militants issus de plusieurs partis et organisations d’extrême droite se sont réunis en vue de créer « une internationale des droites européennes ». Parmi les orateurs, Yvan Blot, député européen, s’est exprimé au nom du Front national, suivi de Frank Vanhecke pour le « Vlaams Block », de Harald Neubauer pour la « Deutsche Liga fuer Volk und Heimat », de Peter Dehoust (directeur de publication du mensuel Nation und Europa), d’Albert Mechtersheimer (ancien des Verts allemands et fondateur du « Friedenskomitee 2000 ») et de Franz Schoenhuber, l’ancien leader des « Republikaner ».
Devant le lieu de réunion, un rassemblement de 140 antifascistes, déterminés à exprimer leur opposition, ont été soumis à d’incessantes provocations des néo-nazis et des skins d’extrême droite qui assuraient le service d’ordre ; jusqu’à ce qu’un antifasciste, attaqué par un skin, se fasse casser le nez.
Délibérément, la police protégea alors la retraite de l’agresseur. Il en résulta des échauffourées entre antifascistes et néo-nazis, pendant lesquels la police choisit son camp, finissant par charger les antifascistes dont trois furent alors interpellés. Parmi eux, Hans-Georg est accusé d’avoir lancé une pierre qui aurait heurté le gros orteil d’un policier. Le « traumatisme » fut tel qu’il n’a nécessité aucun soin médical.
Pourtant, Hans-Georg a été incarcéré, du 2 au 14 novembre, à la prison d’Eichstaat, en détention préventive le temps de l’enquête. Pendant cette période, il a été soumis à un traitement « spécial » : contraint à travailler pour un mark de l’heure, lunettes rendues après une semaine d’emprisonnement, droit de visite restreint à ses seuls parents, courrier soumis à une censure sévère. Le 14 novembre, Hans Georg a enfin été remis en liberté mais il se retrouve inculpé sous les chefs d’accusation de « blessure grave » et de « sérieux trouble à l’ordre public ».
La répression contre les antifascistes et les anarchistes a toujours été un instrument utilisé par l’État. Mais, depuis plusieurs mois, l’État allemand a considérablement durci son attitude dans ce domaine, en interdisant les manifs antifascistes et persécutant les militants. L’État démocratique confirme de plus en plus sa complicité avec l’extrême droite.
Confronté à cette situation, nos camarades allemands s’efforcent d’organiser la mobilisation : les soutiens doivent s’exprimer nombreux pour tenter de faire pression sur les autorités. L’I-AFD demande l’arrêt immédiat de toutes les poursuites judiciaires à l’encontre de Hans-Georg Eberl.