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éditorial du nº 1544

Le jeudi 19 février 2009.

Il paraît que des membres du gouvernement sont fatigués, voire désemparés. Que fait le petit timonier ? Reculerait-on dans l’entretien physique nécessaire pour bien tenir les rênes de la Nation ? Décidément les élites issues de l’ÉNA ne sont plus ce qu’elles étaient. De plus, les effets d’annonces du locataire, au double salaire, des beaux quartiers ne fait plus trop recette dans l’Hexagone, sans parler de nos départements des îles.

La ministre de l’Éducation inaugure la nouvelle université de Strasbourg sous protection rapprochée, le secrétaire d’État à l’Outre-Mer revient à Paris pour avouer son incompétence… Celui que des médias persifleurs appellent maintenant le « président du pouvoir d’achat » a du mal à reprendre son souffle. Et sa dernière prestation télévisée, même dans son camp, n’a pas été jugée de la meilleure eau. Des scribouillards patentés avancent même qu’il jouerait avec les syndicats au « poker menteur ». Où est l’arnaque ?

Tout ceci peut faire sourire, mais cela ne présage rien de bon pour une
mobilisation qui devient urgente. Car si on a bien compris, les boutiques
syndicales s’en remettent à fin mars pour espérer un autre monde plein
d’espérances. Sale temps pour les dernières nommées. Pourtant, c’est quand la bête, l’ennemi de classe, accuse la fatigue qu’il faut faire monter la pression. On a pu, a posteriori, critiquer les accords de Grenelle de 1968. Mais en ce temps-là les confédérations étaient poussées au cul par des millions de travailleuses et de travailleurs en lutte. À croire qu’en ce moment, entre la Saint-Valentin et les sports d’hiver, tout le monde ferait le dos rond.

Pourtant, les diverses gazettes l’évoquent fortement : « Crise ou pas, les profits sont là. » La société Total annonce 14 milliards de gains pour 2008. De quoi mettre plus d’une pièce dans le bastringue. Questions libertés quotidiennes, on se laisse aussi bouffer. Un vendeur de L’Humanité, un dimanche dans le 18e arrondissement à Paris, marché Dejean, a été gratifié d’une amende de 172 euros pour « vente sans autorisation ».

L’affaire est encore en cours… Celles et ceux qui posent « n’importe où » des autocollants de la FA ont intérêt à compter leurs abatis comme les mêmes qui pratiquent assidûment la vente à la criée de leur hebdomadaire favori. Un seul mot, résistance !