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700 insoumis condamnés

Amnistie pour les réfractaires

Le jeudi 25 mai 1995.

La permanence du militarisme dans les structures économiques et politiques est une évidence qu’il semble difficile de nier. La fin de la guerre froide avait été l’occasion pour les naïfs d’espérer un avenir plus pacifique, à défaut d’être pacifiste. De tels espoirs ont bien vite été déçus.

Après les grandes manœuvres meurtrières de la guerre du Golfe, le conflit yougoslave occupe durablement la première place du Box Office du carnage. La Tchétchénie est deuxième pour l’instant, et il y a quantité d’autres conflits moins médiatisés de par le monde.

Là où les armes ont cessé de parler ce sont les mines qui continuent de tuer ou d’estropier. Les victimes à retardement sont souvent des enfants. Les mines antipersonnel sont conçues pour ressembler à des jouets.

L’hypocrisie la plus cynique s’étale tous les jours devant nos yeux : les États qu’on dit riches et civilisés engloutissent des sommes énormes pour fabriquer de quoi faire des guerres tout en envoyant des Casques Bleus défendre la paix. C’est révoltant !

Nous n’avons donc pas fini de combattre le nationalisme et le militarisme. Le nationalisme, en effet, qu’il soit triomphant ou en lutte pour triompher engendre à coup sûr le militarisme liberticide qui gangrène la planète toute entière.
La Fédération anarchiste lutte contre l’État et le capitalisme dans le but de construire une société libertaire sans classes, sans État et sans armée… société qui fédérerait des individus ou groupes d’individus sans patries ni frontières. C’est cette aspiration à vivre d’autres futurs qui est le fondement de notre antimilitarisme.

C’est dans cet esprit que la Fédération anarchiste fait campagne pour l’abolition pure et simple de la conscription.

La conscription militaire est évidemment un des vecteurs de la militarisation de la société : il s’agit de faire du citoyen un soldat convaincu qu’il existe un lien naturel entre l’armée et la nation, nation pour laquelle il faudrait être prêt à verser son sang.

Abolir la conscription

La conscription civile relève des mêmes objectifs : il s’agit, là encore, de lier physiquement le citoyen à l’État. En uniforme ou pas, il faut servir la patrie en donnant de sa personne. Jospin et Chirac ont convenu lors de leur débat électoral qu’il serait bon de développer le service civil.

D’autre part les objecteurs de conscience, comme les appelés affectés à des tâches civiles, constituent un réservoir de main d’œuvre sous-payée, taillable et corvéable à merci, qui évite la création d’emplois utiles. C’est un avant-goût du travail précaire qui devient le lot quotidien d’un nombre croissant de jeunes.
La conscription est un des instruments de la militarisation de la société, c’est aussi un impôt sur la personne, une corvée de type féodal. Au nom de la liberté individuelle, au nom de ces pauvres droits de l’Homme, il est urgent de l’abolir.
C’est pourquoi la Fédération anarchiste soutient tous les réfractaires en butte à la répression étatique.

Le Collectif des objecteurs tarnais et l’équipe d’Avis de Recherche viennent de lancer une campagne pour l’amnistie des réfractaires au service national. La Fédération anarchiste a décidé de s’y associer. Nous appelons donc tous nos militants et nos sympathisants à y participer en organisant toutes les actions de leur choix.

Solidarité avec les insoumis. Amnistie pour les réfractaires. A bas toutes les armées !

Groupe Albert-Camus — Toulouse — Union régionale Sud-Ouest de la Fédération anarchiste


CAMPAGNE POUR L’AMNISTIE DES RÉFRACTAIRES AU SERVICE NATIONAL

Mode d’emploi

Affiches en deux couleurs à commander au Collectif des objecteurs tarnais :
 minimum de 40 exemplaires. Prix : 1 F l’unité.
 40 ex. : frais de port 22 F (ordinaire) et 32 F (colissimo).
 de 40 à 80 ex. : frais de port 28 F (ordinaire) et 38 F (colissimo).
 plus de 80 ex. : frais de port 45 F.

Chèque à l’ordre d’APEL c/o COT, BP 229, 81006 Albi cedex.

Pour tout contact, toute information complémentaire : COT, tél. : 63.38.39.55. Fax : 63.35.72.11.

Une pétition est également disponible auprès d’Avis de Recherche, BP 53, 75861 Paris cedex.