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éditorial du nº 1666

Le jeudi 29 mars 2012.

Le western toulousain a pris fin après avoir mobilisé les médias pendant quarante-huit heures. Les foules n’avaient pas besoin de se rendre sur place pour assister au spectacle puisque des chaînes TV diffusaient en direct le siège de ce nouveau Fort Chabrol. Comme toujours dans ce type d’évènements, des zones d’ombre subsistent : suspect pisté, interrogé, relâché et non surveillé, ce qui n’est pas vraiment dans les habitudes de nos services de renseignement (voir l’affaire de Tarnac). Suspect assiégé que l’on dit vouloir capturer vivant (assaut foiré du Raid), mais que l’on abat finalement d’une balle dans la tête mais en déchargeant sur lui 300 cartouches (ils tirent si mal que ça nos cow-boys ?).

Et, bien sûr, le pouvoir qui en profite pour nous concocter de nouvelles lois pour « nous protéger ». Sera désormais passible de sanctions pénales toute personne qui : consultera de manière habituelle des Internet appelant à la haine et à la violence ; se rendra à l’étranger pour suivre des travaux d’endoctrinement à des idéologies conduisant au terrorisme ; fera l’apologie d’idéologies extrémistes. Vous le voyez venir le coup de bâton ? Ça ne vous rappelle rien ? Les lois scélérates de 1893-1894 peut-être ?

Eh bien, ça y est, nous y sommes. Si ces nouvelles mesures avaient été en vigueur, elles n’auraient en rien empêché notre djihaiste d’agir comme il l’a fait ; par contre, à l’avenir, elles pourront renforcer la persécution de toute organisation politique ou syndicale déclarant, par exemple, vouloir supprimer le capitalisme (si c’est pas du terrorisme ça…).

Big Brother se renforce chaque jour, alors attention : les régimes autoritaires voire fascistes n’apparaissent jamais d’un coup, mais surviennent par petites touches, et dans l’indifférence d’une majorité de la population qui ne se sent pas concernée. Ne restons pas muets. Ne laissons pas amputer ce qui nous reste de libertés.