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éditorial du nº 1721

Le jeudi 14 novembre 2013.

La Bretagne en ébullition : qui manifeste ? Pour défendre quels intérêts ? À part être Breton et se couvrir la tête d’un bonnet rouge, quel est le dénominateur commun qui a fait manifester côte à côte salariés et patrons, gauche et droite ? L’écotaxe ? Les médias se sont rassasiés d’images des fameux portiques de surveillance incendiés ou abattus par des manifestants. Mais la colère concerne-t-elle uniquement ces portiques ?

Les fermetures d’entreprises, et les licenciements qui vont avec, se succèdent en Bretagne et l’écotaxe n’y est pour rien ; l’agroalimentaire a du plomb dans l’aile et les seules ripostes des syndicats qui représentent — si mal — les travailleurs ne consistent qu’à se tourner vers le gouvernement pour lui demander de plaider à Bruxelles pour le maintien des aides européennes ou pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement. Aucune vision d’avenir remettant en cause le mode de production, ni de revendication pour obtenir un droit de regard sur la production.

Nous n’avons droit qu’à une stratégie de défense molle qui n’arrive plus à endiguer le flot des licenciements : Tilly-Sabco, Doux, Gad… Mais ne soyons pas régionalistes, ailleurs ça ne va pas mieux : La Redoute (des centaines d’emplois menacés), Fagor-Brandt (1 800 chômeurs en cas probable de fermeture du site), Goodyear (repris par Maurice Taylor, à la condition de virer d’abord les 1 173 salariés pour en réembaucher 333), sans oublier l’Hôtel-Dieu à Paris (où socialistes de l’Élysée et de l’Hôtel de Ville vont s’écharper).

Restructurations, changements de stratégies commerciales, désindustrialisation, délocalisations… Ça commence à sentir le roussi en ce qui concerne l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année.