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éditorial du nº 1775

Le jeudi 7 mai 2015.

La Méditerranée est en passe de devenir un immense cimetière. Tandis que les capitaux, eux, se fichent des frontières, c’est par centaines que les migrants, eux, s’y noient en tâchant de traverser cette mer bientôt rouge de leur sang pour rejoindre un pays de l’Union européenne. Les nations de cette Europe n’ouvrent toujours pas leurs frontières, se contentant de mesures humanitaires pour les rescapés, ou symboliques, voire dérisoires pour les disparus, comme cette minute de silence à leur mémoire. Rien n’y fait, les frontières restent fermées et les morts s’accumulent. À cette allure-là, le trafic des passeurs va probablement provoquer non plus des centaines, mais des milliers de morts. Chacun le sait, mais les plus gros budgets continuent d’être destinés à ériger des barrières de plus en plus longues et des grilles de plus en plus hautes. Qui donc a inventé les États et leurs frontières ? Sûrement pas les damnés de la Terre. Plus que jamais il est temps de faire entendre que les frontières sont meurtrières ! Leur abolition est urgente, et est un préalable indispensable à tout espoir un tant soit peu concret d’émancipation réelle et collective. Ni nation ni frontière, notre classe pour seule patrie !