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éditorial du nº 1674

Le jeudi 24 mai 2012.

Du temps de la droite au pouvoir, c’était clair : la « mouvance anarcho-autonome francilienne » était un danger pour la France éternelle. Militantes et militants contre les prisons, les centres de rétention, pour le droit au logement… Bien pratique pour l’État policier (sic) pour dénoncer une « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Patatras avec la désormais plus que célèbre « affaire » de Tarnac qui était censée démanteler le « terrorisme d’ultra-gauche ». Ce qu’on ignore, c’est que les procédures judiciaires suivent leur cours. Celles et ceux qui étaient de la militance libertaire dans les années quatre-vingt se souviennent de l’amnistie pour le GARI (Groupe d’action révolutionnaire internationaliste) et d’autres. Hollande et son équipe ministérielle sauront-ils s’en souvenir ? La gestion du Capital en saupoudrant le tout de quelques mesures sociales est en dessous du minimum syndical ; ne pas faire peur aux marchés est-ce la colonne vertébrale du socialisme à la française ? Dans un premier temps le « gouvernement Hollande » a cherché à signifier une rupture, on va dire à marquer sa différence. La parité, la diminution du salaire des ministres, ont certes plus une valeur « effet d’annonce », mais ce que les médias nomment les choses sérieuses vont pointer plus que le bout de leur nez. La porte-parole du gouvernement a beau déclarer : « Nous ne sommes pas là seulement pour gérer, mais pour réformer le pays, pour vaincre les privilèges, pour améliorer la vie des Français », on reste dubitatifs… Surtout qu’il faut avoir en tête que les élections législatives vont peut-être troubler l’ordre des choses. Par exemple, les candidats battus aux législatives ne pourront pas rester ministres ! Déjà les syndicats frappent à la porte pour pouvoir juger sur pièces. En ce qui concerne les « points chauds », citons Fralib en occupation d’usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône) depuis le 11 mai dernier. Vu qu’avec la période des vacances arrivent souvent les mauvais coups, les délégués syndicaux (CGT et CFE-CGC) se sont adressé par courrier aux ministres concernés. C’est-à-dire : Michel Sapin, Stéphane Le Foll et Arnaud Montebourg. Bon, tout ça pour provoquer l’organisation d’une table ronde nationale sur l’avenir industriel du site provençal que la multinationale Unilever veut rayer de la carte… On verra bien si un changement de locataire à l’Élysée vaut la chandelle. De notre côté, on y a jamais cru et on continue à ne pas y croire…