Un vieux militant libertaire, Adrien Perrissaguet, s’est éteint à l’aube du 14 janvier, à l’hôpital de Limoges, où il avait été transporté à la suite d’un accident de la circulation survenu le 5 décembre.
Né à Limoges en 1898, il était, avec Pierre Lentente, Maurice Langlois, Martial Desmoulin, l’un des derniers survivants de l’équipe qui, autour de Sébastien Faure, fonda l’Association des fédéralistes anarchistes [AFA] et publia, à Limoges, l’hebdomadaire La Voix libertaire. Plusieurs colonnes du ML seraient nécessaires pour évoquer la vie, bien remplie, d’Adrien Perrissaguet. Rappelons seulement qu’il fut, en 1927, la cheville ouvrière du comité Sacco et Vanzetti, en Haute-Vienne, en liaison avec Louis Lecoin et Séverin Férandel. Pierre Besnard, quelques années après, devait lui confier la gérance du Combat syndicaliste et l’AIT, le mandater comme observateur à Barcelone, lorsque éclata la révolution espagnole.
A. Perrissaguet continua dans les rangs de la Résistance française le combat commencé en Espagne contre le fascisme et l’hitlérisme. Après la Libération, il anima la Libre Pensée limousine, le comité de la Haute-Vienne pour l’Espagne libre. Il prit une part active à l’organisation du congrès de la FA, en 1970, à Limoges. Le premier décembre dernier, quelques jours avant son accident, il envoyait un témoignage de solidarité aux travailleurs lockoutés d’une imprimerie limousine.
Fidèle, jusqu’à son dernier souffle, aux idées anarchistes, Adrien Perrissaguet a été inhumé le 15 janvier au cimetière de Limoges. Les militants libertaires et libres penseurs de Limoges, et tous ceux qui ont eu le privilège de le con-naître, ne l’oublieront jamais.
Michel Laguionie