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Robert Proix n’est plus

Le jeudi 16 mars 1978.

Ce 24 janvier a vu disparaître, avec Robert Proix, un défenseur de toutes les idées généreuses, un ami de tous les mouvements de libération humaine.

Il était prédestiné à ce combat, par son éducation première au familistère de Guise, créé par Jean-Baptiste Godin et dont il avait fait don, ainsi que de son usine à ses ouvriers.

Passionné d’idées libératrices, il fréquentera dès l’adolescence le parti socialiste, mais s’en détournera bien vite pour rejoindre la philosophie libertaire et les propositions sociales des anarchistes.

Il comptera parmi ses amis des hommes comme Prudhommeaux, qui l’aiguillera vers le métier de correcteur.

Cependant, hors de sa vie professionnelle et militante, il fréquentera les milieux intellectuels et littéraires, ce qui lui vaudra la haute estime d’un Albert Camus.

Clair dans sa pensée, précis dans sa dénonciation de la structure d’une société inique, il apportait au procès qu’il en faisait, les citations, les statistiques et les développements les plus irrécusables.

Faut-il rappeler le soutien qu’il apporta à Louis Lecoin dans sa campagne en faveur de l’objection de conscience qui devait aboutir au vote du statut en reconnaissant l’existence.

Après la disparition de Liberté dont il était le fidèle collaborateur, il fut celui de L’Union pacifiste.

L’on peut retrouver aussi sa signature dans la collection du Monde libertaire.

À sa compagne, qui le connut au familistère de Guise, avant de le retrouver à Paris et d’unir sa vie à la sienne, nous adressons ici nos pensées fraternelles dans la douloureuse épreuve qu’est la sienne, et que ressentent tous ceux qui l’ont approché et apprécié.

Maurice Laisant