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Les départs volontaires à Usinor

Échec ou réussite pour la patronat ?

Le jeudi 14 juin 1979.

Au cours d’une réunion tenue dernièrement à Paris sur la nouvelle « convention sociale », les responsables patronaux ont accepté de communiquer aux syndicats la situation des départs volontaires avec prime de 50 000 F.

À la fin du mois de mai, pour l’ensemble Sacilor, Sollac et Usinor, 3 121 départs volontaires ont été enregistrés dont 1 306 pour Usinor, ce qui fait dans le détail : 319 à Usinor-Denain, 42 à Trith, 184 à la chiers-Anzin, 475 à Usinor-Longwy, 206 à la chiers-Longwy, 60 à Blagny, 11 à Billemont et 9 à Sedan.

« Ces chiffres, a déclaré le patronat, dépassent ce qui avait été prévu ». Quant à nous, ils justifient nos craintes : les sidérurgistes sont divisés, le plan de restructuration se fait en douceur, la démobilisation se la sentir.

Il reste que direction d’Usinor éprouve de nombreuses difficultés à « intéresser » les travailleurs immigrés à cette incitation au départ. Le problème est le suivant : sous recommandation du ministère du Travail, la direction n’est habilitée qu’à promettre aux Étrangers intéressés la prime de départ que le gouvernement, de son côté, s’engage à verser si le retour au pays est effectif. Cette condition, non prévue au départ, fait qu’à ce jour aucun travailleur immigré travaillant dans les trois usines de l’arrondissement de Valenciennes n’a sollicité cette prime. C’est un échec ! La clôture des demandes se fait au 1e juillet.

Autre fait encourageant : afin d’informer 250 agents d’Usinor-Denain, de la fonderie notamment, qui ont reçu une lettre de la direction leur proposant une mutation à l’usine de Cuincy de la régie Renault, deux délégués de l’usine automobile implantée dans le Douaisis se sont déplacés dernièrement à Denain. Ils précisèrent que l’usine, construite à 20 km de là en 1968, avait pour objectif 10 000 emplois : « Il n’y en a que 7 000 aujourd’hui ». Puis les délégués mirent l’accent sur ce qui attendait les travailleurs d’Usinor tentés par cette proportion : « travail à la chaîne, cadences, direction autoritaire… »

Bien sûr, nous sommes loin de l’effervescence du 7 mars, mais l’espoir subsiste encore.

Liaison FA de Valenciennes