Accueil > Archives > 1993 (nº 896 à 938) > .909 (8-14 avr. 1993) > [Exactions fascistes en Allemagne]

Exactions fascistes en Allemagne

Le jeudi 8 avril 1993.

Celles-ci se poursuivent toujours en Allemagne, malgré la mobilisation anti-fasciste. On notera par exemple que les attaques nazies ont augmenté de 50 % durant l’année 1992 (les services de renseignements allemands ont officiellement dénombré 2 285 attaques).

Voici les principales agressions commises par des militants d’extrême droite durant le mois de janvier 1993.
— Le 1er janvier, deux hommes ont tiré des coups de feu à Detmold sur des maisons d’émigrés allemands de Russie. Ils ont été arrêtés et inculpés de tentative de meurtre.
— Le 7 janvier, des skins nazis ont agressé un émigré slovaque à Erfurt et lui ont volé son argent.
— Le 10 janvier, vingt skins nazis ont attaqué une discothèque avec des battes de base-ball et blessé quatre personnes à Fisherdorf. Ils étaient également équipés de postes de CB.

À Francfort, le même jour, des skins ont agressé trois personnes et les ont jetées à l’eau peu après. L’une d’entre elles est restée en observation plusieurs jours à l’hôpital.

L’État fédéral de Thuringe voit quant à lui dix personnes blessées par des nazis en dix jours.
— Le 14 janvier, l’« historien » négationniste anglais David Irving est condamné par les tribunaux allemands à payer une amende de 30 000 DM (environ 100 000 F) pour avoir nié l’existence des chambres à gaz à Auschwitz.

Un professeur est révoqué le même jour pour avoir tenu des propos antisémites durant ses cours.
— Le 17 janvier, dix skins nazis attaquent le carnaval à Jettingen-Scheppech. Fait nouveau, les nazis ont attaqué, mains nues, en petit nombre. D’après les témoignages, ils ont blessé les gens en utilisant la pratique du karaté.
— Le 18 janvier, les services de renseignement fédéraux versent dans les mensonges nazis : ils prétendent par exemple qu’en ce qui concerne les affrontements entre fascistes et antifascistes, ce sont les « gauchistes » qui les causent. Pour le prouver, ils se basent sur des extraits de la presse nazie.
— Le 26 janvier, le maire de Sensheim doit démissionner après la découverte d’une lettre au Conseil national juif d’Allemagne dans laquelle il appelle son président le « chef juif » et écrivait de plus qu’il était « content de vivre dans une ville où il n’y a pas de Juifs pour déranger la paix par le poison qu’ils y répandraient ».
— Le 27 janvier, un foyer de réfugiés à Hildesheim ne devrait pas être construit dans le centre de la ville, d’après une cour de justice, car il ne faudrait pas attendre des voisins qu’ils supportent « les effluves et les bruits » des réfugiés !
— Le 29 janvier, sous le regard bienveillant de la police et des autorités, la ville de Mainz devient un important centre nazi dans l’ex-Allemagne de l’Ouest. S’y déroulent des meetings, des rencontres avec des formations nazies étrangères (NSDAP-AO des USA, KU-KLUX-KLAN, World Union of National Socialists). Le milieu d’extrême droite à Main comprend une centaine de personnes et peut organiser ses activités sans être dérangé par la police. Ce qui n’est évidemment pas le cas des antifas-cistes.

Un fonctionnaire du Parti national-démocrate (NPD) a été arrêté le même jour à Tangstedt près de Hambourg, pour avoir ordonné des attaques contre des foyers de réfugiés. Il était notamment impliqué dans une attaque d’un foyer à qui tua trois femmes.
— Le 30 janvier, une fois encore, la presse met à jour des pratiques discriminatoires de la part de compagnies d’assurance dans l’ex-Allemagne de l’Ouest vis-à-vis des étrangers. Des Turcs, en particulier, se voient refuser leur assurance automobile ou la voient annulée au premier petit dommage. Les assureurs prétendent que ceux-ci sont à haut risque et leur coûtent cher !

D’après « A-Infos Allemagne », nº 25, 1er février 1993, bulletin de l’IAFD (Krefeld/Moers) Traduction : Bertrand Dekoninck (gr. Louise-Michel - Paris)