Pour ceux qui comme moi ne comprennent pas toujours lactualité internationale et qui hésitent à se plonger dans de gros traités d'économie politique, la seule source sur les événement qui agitent le globe se résume souvent à la lecture du Monde et à l'écoute de RFI.
Heureusement, il y a des personnes consciencieuses qui se donnent la peine danalyser, de chercher, dapprofondir et de livrer la synthèse de leurs travaux exposée simplement et en un nombre supportable de pages. Si, de plus, le prix ,à payer pour accéder à leurs textes nest pas exagérée, ce nen est que mieux.
Dans un petit (95 pages) livre pas cher (10 francs) de Dominique Franche nous livre une analyse du génocide rwandais complété dune chronologie et de conseils de lecture mieux quun Que sais-je : Rwanda : généalogie dun génocide (éd. Mille et une nuits, coll. Les Petits libres, en vente à Publico). Le corps de louvrage, à proprement parler, est la synthèse de trois articles antérieurs de lauteur. La démarche est intéressante et les scribes de tous poils pourraient sen inspirer ; à moins quils préfèrent réserver leur science à une élite disposant du temps et de largent nécessaire à la collection des données.
Au-delà de l'événementiel, Dominique Franche nous explique comment les vieux mythes (de la " dualité nationale " - dont la première expression remonte aux Recherches de la France dEstienne Pasquier (1560), il sagissait pour lui du rapport des gaulois aux francs - au racisme à la sauce Gobineau) peuvent encore tuer à quelques jours du troisième millénaire(selon l'horloge chrétienne) et bien loin des pays qui les ont vus se développer. Bah ! Tous, nous savons que lon exporte plus facilement ses tares que ses qualités.
La " dualité nationale ", pour être succinct, est laffirmation dune explication ethnique aux différences sociales (en France, on opposait les nobles francs aux roturiers gaulois). Appliquée au Rwanda, et ceci dès la colonisation, cette bouillie fut calquée sur les Tutsis (les francs locaux) et les Hutus (assimilés aux sous-développés gaulois), daprès Dominique Franche. Avec en arrière plan, lombre de ceux qui avaient intérêt à instaurer un tel parallèle (colons, curetons, etc.) afin de sapproprier la suprématie sur les mythifiées sources du Nil, cest une logique de mort que ce livre nous présente une logique qui, hélas, aboutit à sa conclusion inéluctable : les massacres, la misère, les exodes en bref, ce que nous avons tous lu dans les journaux ou vu à la télévision.