Un billet d'humeur signé lAtèle paru dans le Monde libertaire du 20 juin 1996 nous vaut les poursuites du ministère de lIntérieur. Des policiers y étaient qualifiés de " parents douteux " Nous allons vous livrer jusquau jour du procès, des informations, des faits concernant les nombreuses bavures pour lesquelles il nest pas question d'émettre de doute
Il y a des fois où la justice et la police ne sont pas copines. Allez savoir pourquoi, pour une fois, la police na pas eu le dernier mot. En effet, le Canard enchaîné rapporte dans son numéro du 1er novembre 1995 quun " haut magistrat de la cour dappel de Paris (a) adressé par ordonnance une volée de bois vert au préfet de police de la capitale. Ce dernier est accusé de détention arbitraire, violation dune décision de justice et dissimulation de documents ". Fichtre.
Gageons que le Sieur a eu le bras suffisamment long pour essuyer sa bavure.
L'histoire est la suivante : un algérien contre lequel un arrêté de reconduite à la frontière est prononcé " fait appel et, le 23 octobre, le président de la 11e chambre de la cour, Philippe Texier, ordonne sa mise en liberté. "
Mais le préfet de police, au lieu dexécuter la décision de justice, récidive. Pas moins de quatre heures après la décision du juge Texier, il renvoie le malheureux au trou et cest en toute illégalité quil signe à nouveau un arrêté de reconduite à la frontière. La galère repart à zéro pour lAlgérien persécuté qui est remis en centre de rétention. Il refait appel et, comble de malchance pour le haut fonctionnaire de police dissimulateur, la dossier revient le 26 octobre vers le même juge ! " Le quel découvre que le préfet [de police] sest ouvertement payé sa tête " LAlgérien concerné aura sans doute bénéficié - pour une fois - dune guéguerre entre un magistrat et un préfet de police puisque la deuxième ordonnance du juge Texier est copie conforme de la première : (re)mise en liberté pour le quidam !
Le juge, dans cette ordonnance, " rappelle sa précédente décision de mise en liberté [il] constate aussi que le préfet a oublié de joindre au dossier la première décision. Non content de violer une décision judiciaire, écrit-il, le préfet de police a tenté de tromper la justice en présentant un dossier incomplet. "
Décidément, quel que soit le grade, on dirait que la fonction [de police] est bien salissante : on sen fout plein les mains à force de baver et hop, il sen faut dun rien pour que le stylo dérape et nous signe deux fois de suite une reconduite.
A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures, en direct des fonctionnaires " baveurs ".