Cheikh Fall, étudiant étranger dorigine sénégalaise, est sous la menace dun arrêté de reconduite à la fronyière depusi le 31 mars. Arrivé en France il y a cinq ans, il suit des cours à la fac de sciences de Clermont-Ferrand. Il na pour linstant obtenu quun premier semestre de première année de Deug (la fac de sciences de Clermont étant déjà organisée en semestres). Pour faire renouveler sa carte de séjour, Cheikh sest rendu seul à la préfecture où il a conclu le " pacte " suivant : la validation de son deuxième semestre contre le droit de rester en France. Lenjeu de ses examens n'était plus seulement lobtention de sa première année mais aussi la poursuite de ses études en France. Ayant échoué de dix-huit points, il était donc expulsable.
Pour défendre Cheikh, un collectif sest constitué. Après une campagne de pétitions et une réunion dinformation, un rassemblement était organisé vendredi 11 avril devant la préfecture du Puy-de-Dôem. Nous avons obtenu un sursis : Cheikh pourra rester en France pour paser ses examens de juin. Cependant il reste dans une situation précaire, la préfecture nayant donné aucune garantie.
Depuis 1991, la circulaire Sauvé-Marchand institue la surveillance des études dun étranger par la préfecture, hautement qualifiée pour juger des résultats dun étudiant !
Aux difficultés dues aux différences de culture, de langue, de système scolaire que rencontre un étudiant étranger, sajoute ainsi la précarité. En fait, depuis 1974, les différentes lois censées gérer les flux migratoires ont accentué la précarité économique et sociale des immigrés. Ainsi, empêcher les étrangers ayant fait leurs études en France de sy installer permet de créer une main d'uvre clandestine, qui plus est qualifiée.
Face à cette situation, nous sommes réduits à des luttes ponctuelles et défensives. Il est évidemment nécessaire de développer une analyse des motivation économique et sociales de ces lois. Mais par ailleurs, il faut tenter de créer une dynamique pour pouvoir réinvestir le terrain de manière à ce quune solidarité de classe puisse sexprimer.