Un billet d'humeur signé lAtèle paru dans le Monde libertaire du 20 juin 1996 nous vaut les poursuites du ministère de lIntérieur. Des policiers y étaient qualifiés de " parents douteux " Nous allons vous livrer jusquau jour du procès, des informations, des faits concernant les nombreuses bavures pour lesquelles il nest pas question d'émettre de doute
Les bavures policières, nous le savons maintenant, font partie intégrante du paysage "démocratique ".
Elles sont le lourd tribut payé à une politique sécuritaire menée sans aucune faiblesse. Il y a des bavures brutales, sanglantes
Dautres sont beaucoup plus insidieuses.
Il suffit alors de "se référer " aux règles non écrites de cette idéologie.
" Violer la loi " permet alors à certains de sassurer de sa "bonne application ".
Ainsi le commissariat de Nanterre diffuse-t-il en novembre 1994 une note interne destinée aux policiers en tenue. Celle-ci ordonne "linterpellation des personnes distribuant des tracts islamistes à proximité des lieux de prière (mosquée, salle de réunion) ou aux abords d'établissements publics (écoles, bâtiments administratifs) "
Signée dun officier de paix, la note nexplique pas aux gardiens de la paix le distinguo subtil quelle sous-entend obligatoirement : Comment distinguer, justement, pour un profane, un texte "islamiste " dun autre, également écrit en arabe ?
La note précise pourtant : "Tout individu surpris se livrant ouvertement à la distribution de tracts sera interpellé et conduit au poste dans le cadre dune simple vérification didentité " Cette dernière peut durer quatre heures et permet aux flics de ficher (photographier) "[ ] les suspects [ ] aux fins darchivage ".
Le commissariat de police de Clichy fait à l'époque plus fort encore que celui de Nanterre. Là on fiche les "prédélinquants " afin de les utiliser comme indicateurs.
Libération du 25 novembre ainsi que Le Monde du 1er décembre 1994 nous signalaient que le Parquet navait pas été informé dune note émanant du commissaire de police de Clichy, adressée à ses hommes. Celle-ci précisait notamment : " [ ] chaque individu appelé filleul parrainé par un fonctionnaire, de la B.A.C. ou de lU.P.J.A., qui aura la charge sur une période donnée (en principe un mois) de le suivre, de lentendre sur les faits commis dans un secteur dinfluence, à raison de quatre fois par mois [ ] ".
Pratiques autoritaires, pratiques illégales, la police, coutumière de ces faits, se permet de bafouer les droits élémentaires des citoyens, assurée quelle est du soutien indéfectible de ses propres "parrains " et du tout premier dentre eux : le ministre de lIntérieur en personne.
Les bavures glissent sans difficulté sur le vernis de la démocratie blindée
Allez, à la semaine prochaine !