Il est Africain et sappelle El Hadj Momar Diop, délégué du troisième collectif, il s'était mis en avant, animant des débats comme récemment à Saint-Etienne. Le 14 mai, lors de loccupation du stade de France par des sans-papiers, lEtat français ne la pas raté. Interpellé et inculpé sous le motif fantaisiste de " coups et blessures sur un agent de la force publique et rebellion ", Momar est aujourd'hui condamné à quatre mois de prison ferme et dix ans dinterdiction du territoire. Nous réclamons sa libération.
" Le 9 mai, ils éaient dix-huit dans une cage prévue pour cinq avec deux matelas( ). Ils étaient réduits à uriner dans des bouteilles en plastique ". Le magistrat qui tient ces propos ne parle pas dun zoo mais du cetre de rétention de lEssonne, à Fleury-Mérogis. LEtat français traite ainsi des individus que sa politique, dune part, et les hasards et les nécessités de la vie, dautre part, ont transformé en " sans-papiers ". Il est Africain et sappelle Mobutu Sese Seko. En trente-deux ans de pouvoir abolu, le " maréchal-président " a pu dépouiller sans vergogne le peuple zaïrois pour amasser lune des plus grosse fortunes de la planète. Pendant son règne, il a fait éliminer physiquement les opposants quil ne pouvait acheter. Un officier proche de Mobutu décrit ainsi linsoutenable torture que dut subir Pierre Mulele : " Vivant, on lui a arraché les oreilles, coupé le nez, tiré les yeux des orbites pour les jeter à terre. On lui a arraché les organes génitaux. Toujours vivant, on lui a amputé les bras puis les jambes ". Jusquau bout, la diplomatie française aura tenté de lui assurer une sortie honorable. Aujourd'hui, pour des " raisons humanitaires " lEtat français se déclare prêt, par la voix de son ministre de la coopération, à lui accorder lasile. LEtat français a les amis que mérité sa politique, de Hassan II à Omar Bongo. Dasn les poubelles de l'histoire, Mitterrand et Chirac, pour ne citer queux, trouverons place à leurs côtés.