Le 3 juin dernier, le tribunal correctionnel de Paris a débouté Le Pen et le Front national de leur plainte contre André Devriendt, directeur de notre hebdomadaire le Monde libertaire.
On se souvient que le président du FN avait attaqué notre camarade pour " provocation au meurtre " parce que le M.L., quelques mois auparavant avait inséré dans ses colonnes un dessin humoristique de Lasserpe.
Cette affirmation du sieur Le Pen contre lami Devriendt avait toutes les caractéristiques de la bouffonnerie sinistre, du grand-guignol plutôt, dans sa version saignante. Surtout lorsquon sait quAndré, entre 1952 et 1962, dans ces temps de honte pour la République française, colla dinnombrables affiches contre la guerre que la France menait contre les peuples de sa colonie et peignit des " Paix en Algérie " sur bien des murs de Paris et de sa banlieue. Lofficier de parachutistes, Le Pen, dans le même temps, se livrait à dautres activités moins humanistes.
En tout cas, la XVIIe Chambre a considéré que le " caractère grotesque et caricatural du message véhiculé " ôtait toute crédibilité à laccusation. Le Front national et ses conseillers en répression se voient privés là dune jurisprudence qui leur aurait permis de tenter de juguler encore un peu plus la liberté de la presse.
Mais que nos amis lecteurs ne relâchent pas leur vigilance : le jeudi 12 juin, au même endroit, le directeur du Monde libertaire aura à répondre dune plainte autrement plus sérieuse que celle déposée par le clown en treillis camouflé du FN. A savoir lex-ministre de lIntérieur, M. Debré, pour, excusez-nous du peu, " injures, diffamation, provocations au meurtre ".
Indépendamment - si on ose dire - des questions de personnes et de lattitude du Parquet, nous allons pouvoir apprécier, sans aucune illusion, hélas ! le sens de la continuité de lEtat des camarades ministres socialistes