De façon régulière, ce système de surveillance généralisée fait parler de lui. Dernièrement encore, cest le maire divers gauche de Vaulx-en-Velin, Maurice Charrier qui en appelait à la lutte contre le " laxisme " en proposant linstauration de la vidéosurveillance dans les rues. Aussitôt, la riposte des opposants médiatisa laffaire et " lAppel des cents contre la vidéosurveillance " vit le jour.
A Nîmes, après une campagne contre cette pratique totalitaire, cest lancienne municipalité Bousquet qui dut reculer. Puis, il y eut des tentatives de constituer un " Comité pour la vidéosurveillance " et maintenant cest la direction des Transports communs nîmois qui se mêle de la partie en annonçant linstallation de caméras dans les bus.
Ainsi, en plus de toutes les réserves que lont doit émettre sur le plan des libertés individuelles, nous continuons à dénoncer la vidéosurveillance en perspective avec la multiplication et le croisement entre eux des fichiers informatiques, moyens électroniques et informatiques de contrôle, développement des polices privées et des effectifs de police d'État Pour caresser ici l'électeur, là le consommateur, on continue à entretenir lirrationnel contre la raison : les caméras feront-elles disparaître la violence dont les racines sont ancrées dans la précarité sociale grandissante ? Il ny aura quun déplacement du phénomène à des zones qui, elles aussi, seront sous surveillance par caméras : la vidéosurveillance se généralisera et se banalisera. Nos faits et gestes seront sous surveillance à chaque instant de nos vies, et sans possibilité de revenir en arrière : a-t-on déjà vu des caméras retirées lorsque la délinquance baissait ? Et encore faut-il savoir de quelle violence on parle : la violence la plus massive est celle qui voit des centaines de salariés licenciés sans ménagement de Fulmen, Perrier, Cogetex Les partisans de la vidéosurveillance trouvent-ils plus acceptable cette violence-là ?
A y bien réfléchir, la direction des Transports communs nîmois pourrait peut-être un jour " chasser " les fraudeurs, surveiller les salariés, détecter les bus peu remplis pour supprimer des navettes Les caméras peuvent servir à beaucoup de choses en fait.
Que ce soit par caméras interposées ou par renforcement policier (M. Chevènement y veille !), lidéologie sécuritaire a de beaux jours devant elle. Nest-ce pas là lexpression du refus de la prise en compte globale de linjustice sociale, de la non répartition des richesses, dun véritable développement séparé ? La petite délinquance nest quune excroissance de la misère sociale, multiplier les moyens de surveillance sur nous tous ne réglera rien et accentuera le caractère totalitaire de technologies gérées par une poignée dacteurs sur lesquels nous navons aucun moyen véritable de contrôle.
Cette idéologie là, nous la combattons, nous lavons déjà fait sous lancienne municipalité Bousquet, pourquoi renoncerions-nous aujourd'hui ?