Son premier film était Les histoires damour finissent mal en général. Suivi par Augustin, évocation délicieusement comique dun garçon en mal de casting, une réussite. Consécration provisoire donc, avec Nettoyage à sec, en compétition à Venise, un prix pour le scénario, co-écrit avec Gilles Taraud.
Sur laffiche de Nettoyage à sec : un fer à repasser de pressing. Sur la surface chromée du fer paraissent de gauche à droite les visages du trio du film : Charles Berling, le mari ; Stanislas Merhar, lamant, de dos, étreignant la femme, Miou-Miou. Drame classique, lemployé couche avec la femme du patron. Faux. Le film débute avec le meeting, va sencanailler dans une boîte et tombe sous le charme dun numéro de travestis. Une imitation de " Sylvie et Johny " interprétés par un homme et sa sur travestis. On sympathise, on échange les partenaires. Un chaîne de causalités sengage : Belfort, cest lennui, donc Même un couple qui saime a besoin d'écarts, donc quand Loïc le beau travesti va se présenter seul au pressing, les jeux sont faits. Lintrus va posséder le corps de la femme du patron, puis, petit à petit, la planche à repasser, et tout le reste.
Mais, tarte à la crème, le désir pour le patron (Berling) ne passera pas. Le passage à lacte sera lerreur fatale. Mari et femme, dans un élan damour non altéré par le passage de lautre, le jetteront aux oubliettes, après lavoir supprimé.
Quon comprenne enfin, pourquoi les petits commerçants ne sen sortiront pas ! Quon sache enfin pourquoi ce film na rien à voir avec le Théorème de Pasolini, où Terence Stamp - beau comme un ange - séduit toute une famille, y compris la femme de ménage, et transforme tout le monde par son passage.
Loïc, (Stanislas Merhar) a aussi une beauté troublante, mais à part cela, parle et agit comme une petite frappe. Voila ce que ce film suggère : à supposer que Terence Stamp fut descendu dans cette famille là, ils naurait même pas été capable de voir la différence.
Banal à pleurer et à la limite insultant pour tous ceux qui font marcher un " nettoyage à sec ", le film ravale le sentiment et l'émotion au plus bas. Le sexe, ça se consomme " cul sec ", vite, comme un alcool blanc, à coups saignants comme larme blanche. On est à dix mille lieues de revendications ou de projets érotiques. Érotiser la vie entière, développer toutes les jouissances, y compris celle du cul serait un beau programme pour un film radical.
Au lieu de cela, on nous passe en revue des clichés sur ce qui advient dès que la jouissance pointe son nez. Quen savent-ils, les Anne Fontaine et Gilles Taurand ?
La position indéfendable du film, cest de prétendre le savoir pour ces personnages-là.