Une sale histoire que celle qui arrive à notre camarade Fabienne : maîtresse auxiliaire danglais dans un collège difficile des Mureaux, elle voit, au mois de juin dernier, dans lambiance deffilochement des fins dannée scolaire, un élève qui rentre dans sa classe pour faire le guignol ; il est en sixième, son " public " (les élèves qui ont cours) en troisième, alors il force la dose : sous prétexte daller chercher un stylo quil a lancé, il fait mine de franchir une balustrade qui mène sur une terrasse ; un incident " banal " eu égard à tout ce qui peut se passer dans ce type d'établissement. Seulement, cest à partir de cet incident que toute une cabale va être montée : le principal du collège, très remonté contre Fabienne qui milite au Collectif des non-titulaires et à la C.N.T., fait un rapport contre elle au nom de la sécurité. Quelques jours plus tard, il lui interdit laccès de l'établissement, un comportement inimaginable dans l'Éducation nationale, une décision qui la prive daccès à ses élèves. Et puis une lettre du rectorat : Fabienne est purement et simplement licenciée.
Son cas est traité par la commission paritaire en charge des M.A.qui émet un jugement en faveur de sa réintégration dun point de vue pédagogique : rien ny fait. Dans une lettre au syndicat C.N.T. de l'éducation, le recteur persiste : il évoque maintenant une " incompétence pédagogique " et non plus la sécurité, sappuyant notamment sur un rapport dinspection inventé de toutes pièces ! Les autres démarches que la C.N.T et le Collectif des non-titulaires entreprennent, avec le soutien de S.U.D. et de la C.G.T., se heurtent à des fins de non-recevoir, voire même à de l'hostilité. Localement, ses collègues des Mureaux ont été parfois tenus dans lignorance du licenciement, parfois au contraire ils ont été visiblement très informés très déformés devrait-on dire quand ils rapportent la version officielle : il a fallu aller sur place pour dire ce qui sest passé.
Ainsi, tout se cumule : larbitraire dun chef d'établissement, lindifférence du rectorat devant les faits comme devant le sort des individus, la précarité des M.A. qui exercent les tâches les plus difficiles et à qui tout peut arriver, la hargne de ceux qui nous disent préférer les syndicats " représentatifs " au nôtre. Devant cela, lexposé détaillé des événements, la multiplicité des interventions, rien ny a fait pour linstant.
On conçoit bien quon les énerve. On sait bien que ces minables sont entêtés jusqu'à lacharnement. Mais ils auraient tort de faire preuve de trop de bêtise : ceux qui se sont récemment attaqués à nous (licenciements à la COMATEC, procès de la député réactionnaire Boutin contre notre journal) en ont été pour leur frais.
Fabienne doit être réintégrée.