Cest toujours au mois daoût que le pouvoir choisit de porter les coups les plus bas, cela allant de laugmentation des prix du tickets de métro à louverture de l'église Saint-Bernard à coups de hache pour arrêter les sans-papiers. La mairie de Saint-Ouen a aussi choisi cette période estivale, moins propice à la mobilisation, pour sattaquer au local associatif du 31 rue Farcot à Saint-Ouen.
Le 11 août 1997, le service urbanisme de la mairie de Saint-Ouen envoie au P.O.U.M., lassociation de gestion du local, un procès verbal qui lui reproche davoir opéré un " changement de destination du lieu, (locaux dactivités transformés en espace culturel recevant du public) sans autorisation administrative ce qui constitue une infraction au code de la construction et de l'habitation ". Le 22 août, nous recevons de la part dun huissier envoyé par la propriétaire un commandement de quitter les lieux déclarant que " faute de ce faire , toutes voies et moyens de droit seront employés, notamment lexpulsion, et ce, avec lassistance de Monsieur le commissaire de police compétent, et de la force armée [sic], si besoin est. "
Alors que le P.O.U.M. demande à ouvrir un dialogue avec le propriétaire du lieu et la municipalité pour régulariser la situation du 31 rue Farcot, cette dernière ne répond pas, cherche à fermer le local pour des raisons de sécurité et pousse le propriétaire à engager une action en justice pour notre expulsion.
On peut se demander ce que la mairie de Saint-Ouen reproche à ce quelle appelle normalement " une initiative citoyenne " qui sattaque à des problèmes quelle entend elle aussi combattre.
Les organisations qui se regroupées, depuis décembre 1996, au sein du P.O.U.M. ont une vocation culturelle, artistique, syndicale et sociale. Les activités menées par les associations Droit au logement (D.A.L.), Échanges, Vent du ch'min, le syndicat du 93 de la Confédération nationale du travail (C.N.T.) et les artistes du lieu vont du soutien scolaire à la réalisation de débats-projections en passant par des permanences syndicales, des débats sur le logement, des réunions dassociations du lieu et dailleurs, des chantiers jeunes internationaux, des représentations théâtrales
Est-ce lindépendance politique des organisations du 31 rue Farcot qui dérange la municipalité ? Veut-elle notre expulsion comme elle accepte que des familles audoniennes soient expulsées de leur logement et jetées à la rue, tout en se proclamant pour le droit au logement ? Entend-elle, comme la fait à Vitrolles le Front national avec un café associatif, murer le 31 rue Farcot en invoquant des raisons de sécurité sans accepter dentamer un dialogue constructif avec les organisations du lieu ?
Nous nosons pas y croire et appelons toutes les personnes qui se sentent concernées par les objectifs et les activités du P.O.U.M. à se préparer à sa défense.
P.O.U.M., 31, rue Farcot, 93400 Saint-Ouen