10 septembre 1997, à 14 h 30 : un juge dinstruction, une greffière et le procureur du parquet de Versailles ont perquisitionné pendant plus de deux heures la librairie du Monde libertaire, accompagnés dune quinzaine de policiers. A 18 heures, ils perquisitionnent aussi le studio de notre radio.
Que cherchaient-ils ?
La lettre dun détenu lue à lantenne de Radio libertaire, lors dune émission Ras-les-Murs, début 1997.
Que disait cette lettre ?
Elle dénonçait lexploitation dont sont victimes les détenus dans les ateliers des prisons, le non-respect absolu du droit du travail (salaires, hygiène, cadences, congés payés, représentation des salariés, etc.).
Le nom dun surveillant ayant la responsabilité des ateliers a été cité lors de la lecture de cette lettre. Informé du contenu de cette émission il porte plainte.
Quest-il reproché à D.M.C. ?
Lavis de mise en examen nous reproche davoir " radiodiffusé une lettre émanant dun détenu de la maison darrêt de Bois dArcy, dont certains passages portent atteinte à l'honneur ou à la considération dun fonctionnaire dépositaire de lautorité publique "
14 octobre 1997 : Élisabeth Claude, présidente de Radio libertaire, est interrogée par la juge dinstruction. A cette occasion, nous avons appris que, pour une plainte " en diffamation ", la juge ne peut pas effectuer dinvestigation sur les faits. Si les faits sont prouvés, la diffamation tombe !
La Fédération anarchiste mettra tout en uvre pour prouver quil ny a pas eu diffamation, mais information, pour continuer à révéler ce qui se passe dans les ateliers, les conditions de détention et, surtout, à revendiquer la disparition de ces lieux d'humiliation permanente.
Par ailleurs, la juge ayant reconnu la voix de Nicole, tant sur la cassette en sa possession que lors de la perquisition, a décidé la mise en examen de cette animatrice de l'émission Ras-les-Murs. Cette dernière est dans lattente dune parution devant la juge.
Que risquons-nous ?
Sur le plan juridique, ce peut être une peine de prison ou une amende.
Si larbitraire et les abus cessaient en prison, Radio libertaire naurait aucune raison de les dénoncer. Les anarchistes nauraient plus alors pour objectif que labolition de la prison.