Le C.R.O.U.S. (Centre régional des uvres universitaires et scolaires), organisme parapublic, gère l'hébergement des étudiants, la restauration, et les bourses étudiantes. Celui de Lyon-Saint-Etienne emploie 350 salariés : cuisiniers, femmes de ménage, agents dentretien
Depuis 7 ans, date de larrivée du directeur Coudour (ex-détaché au ministère des affaires étrangères sous Giscard dEstaing), les employés divisés et brimés navaient pas trop manifesté contre la direction. Pourtant les problèmes étaient là : bas salaires, perte du pouvoir dachat, personnel absent non remplacé, harcèlement mental sur certains employés.
Cette année, le personnel sest mobilisé dans plusieurs régions pour montrer son mécontentement. Ses revendications : avoir un 13e mois, réviser les grilles de salaires, et obtenir un statut de fonctionnaire à linstar des A.T.O.S. (personnel de l'éducation nationale réalisant les mêmes fonctions que le personnel des C.R.O.U.S.).
Sur la région Rhône-Alpes, les ouvriers de Saint-Etienne se sont mis en grève dès le lundi 3 novembre jusquau vendredi 7 novembre. Ceux de Lyon ont suivi en faisant une journée de grève nationale le jeudi 6 novembre. Le mouvement a été très suivi. Pendant la semaine de grève, des ventes de sandwichs ont été réalisées devant les restaurants universitaires qui, grâce à la présence du personnel précaire (C.D.D., étudiants employés à l'heure, C.D.I. avec une période dessai dun an), assuraient un service minimum. Largent récolté a permis dadoucir la perte de salaire due à la grève et les sandwichs invendus furent offerts aux routiers en grève.
Le préavis de grève national prenant fin le 7 novembre, et devant une telle mobilisation (80 % du personnel des restaurants), les délégués syndicaux régionaux (C.G.T. en loccurrence) déposèrent un nouveau préavis de grève à partir du mercredi 12 pour obtenir des négociations à l'échelle régionale, notamment pour contrecarrer les effets de lannualisation du temps de travail mise en place il y a 2 ans (1716 heures de travail par an). Celle-ci permettait aux gestionnaires dutiliser le personnel aux jours et heures désirés, sans avoir à le prévenir suffisamment à lavance. Dès le lundi 10, la direction, redoutant une nouvelle mobilisation, recevait une délégation et acceptait la notion dun délai dune semaine pour prévenir le personnel de ses horaires.
En attendant, afin de casser le mouvement unitaire du personnel, la direction na rien trouvé de mieux que de retirer tous les jours de grève sur le salaire de novembre. Pour une entreprise à vocation " sociale ", les méthodes restent répressives comme dans le privé.
Quant aux revendications nationales, elles ont été déposées au ministère de l'Éducation nationale. Le personnel des C.R.O.U.S. est prêt à repartir en lutte si ses revendications restent sans réponse. Affaire à suivre