Les lecteurs et lectrices du Monde libertaire savent tous que la gauche au gouvernement ne change rien pour les sans-papiers, et que la route déjà tracée vers la forteresse européenne continuera tant quune force sociale, se détachant radicalement des partis politiques et de leurs stratégies, n'émergera pas de la masse.
Mais il semblerait que le collectif 37 de défense des sans-papiers (dont nous faisons partie), même sil est loin d'être cette force, est la structure qui, sur Tours, y ressemble le plus en ce moment, et gêne le pouvoir.
Le collectif effectivement a arraché depuis sa création (juillet 1996) quelques régularisations, dont celle de Méliani Rénama, un " irrégularisable " victime de la double peine, au bout dune grève de la faim de 50 jours de sa compagne et dun fort soutien populaire.
Cest donc logique (pour l'État) si le collectif subit la répression depuis " laffaire Méliani ". Les manuvres dintimidation sur ses militants nayant pas fonctionné, ladjoint au maire de Tours (P.S.) et le maire de La Riche (ville voisine, P.S.) ont engagé la semaine dernière une campagne de décrédibilisation du collectif, brillamment relayée par leurs objectifs serviteurs de la presse bourgeoise.
Le collectif est accusé pas ces deux élus davoir fait pression sur des gens afin quils se marient avec des sans-papiers. Rien de moins ! Il est plus facile pour le P.S. de nous faire passer pour une mafia auprès de lopinion publique que daffronter nos arguments au cours dun débat Qui plus est, cette campagne retombe aussi sur les quelques sans-papiers qui avaient projeté de se marier, faisant repousser et même annuler pour lun dentre eux leur mariage, les laissant donc en situation irrégulière et expulsables.
Nous avons réagi par une conférence de presse, démentant ces faits présumés et en y ajoutant même des preuves. Et, même si nombre de militants nont pas confiance dans la justice bourgeoise, le collectif a porté plainte contre ces deux individus.