Le 29 novembre, le groupe de Rouen de la Fédération anarchiste organisait sa Journée de l'édition libertaire. Un rendez-vous devenu habituel en ce mois de novembre, puisque c'était le huitième du nom.
Le but de cette journée est dappréhender la réunion politique dune autre façon, plus festive, et de se tourner vers un aspect plus culturel de lanarchisme, car sur ce plan là, contrairement à dautres, nous tenons une place importante.
Si les années précédentes, il était question de féminisme, du surréalisme, des sectes, etc, cette année était consacrée au polar : " drapeau noir et roman noir ", car comme le dira, lors du débat, lun des invités : " dans les romans, la seule littérature qui se cogne à la réalité, cest le polar ".
Depuis soixante-dix ans quexiste ce genre littéraire, il faut dire que le polar côtoie souvent lanar. Même sil y a peu de polars anarchistes à proprement parler, on rencontre souvent des anarchistes dans le polar français, comme aujourd'hui la série du Poulpe, où le héros est dessiné comme libertaire.
Bien sûr, on pourra penser que les anarchistes sont mis là pour leur côté " exotique ", mais justement cest aux militants anarchistes de mettre le doigt dessus et de montrer à tous les lecteurs de polars que lanarchisme est une réalité.
Toujours est-il que les sympathisants et les curieux ont été nombreux à braver les intempéries et les embouteillages pour venir discuter, sinformer auprès des différents stands (groupe de Rouen, Librairie du monde libertaire, C.N.T., On a faim !, le squat " Chez émile " qui vient de gagner son procès et a obtenu un bail précaire de trois ans, etc.), admirer les toiles dAurélien Dauguet et assister au débat.
Le groupe de Rouen avait invité pour le débat quatre auteurs de romans policiers : Jean Jacques Reboux, directeur de collection aux Éditions La Baleine, lauréat du prix du Polar 1996 pour son livre Le Massacre des Innocents , Evane Hanska, qui a écrit entre autres Une Hirondelle dans le beffroi, Serge Livrozet, auteur connu des anarchistes qui a écrit au Poulpe Nice Baie daisance, et Sylvie Picard, auteur de Serial Victime, et animatrice dune émission sur Radio libertaire. Le débat fut riche et coloré.
Pour finir, après un buffet très convivial, cette huitième Journée de l'Édition libertaire proposait un vieux film de Robert Aldrich, " Kiss Me Deadly " (En quatrième vitesse), ce qui clôtura cette journée à la manière dun ciné-club