La campagne des élections prud'homales a fait rage et chaque syndicat a attendu avec anxiété le résultat des courses. Lenjeu était de taille : le total des voix obtenues détermine en effet le nombre de postes de juges quun syndicat occupera dans les différents tribunaux prud'homaux, avec le financement qui sy rattache.
Dans ces conditions il nous paraît important que les listes C.F.N.T., (Coordination française nationale des travailleurs) affichant clairement lidéologie fascisante du F.N., ne recueillent aucune voix, car cela contribuerait au renforcement dune organisation dangereuse pour le droit des travailleurs.
Ceci dit nous ne pouvons qu'être inquiets des discours syndicaux, finalement assez proches de ceux qui ont cours lors de toutes les élections, à savoir : votez pour moi et ça ira mieux demain.
Cest oublier que les tribunaux prud'homaux sont des institutions cogérées par des représentants des salariés et par des représentants patronaux.
Rappelons que 720 000 patrons élisent autant de conseillers prud'homaux que 15 500 000 salariés !
Peut-on en attendre une réelle justice sociale ? Peut-on espérer y voir condamner le capitalisme assurant aux classes dominantes la jouissance de la plus grande part des richesses produites au détriment de lensemble des salariés ? Sûrement pas ! Nous pensons que pour se défendre les travailleurs doivent sorganiser en dehors de toute ingérence patronale.
Cest au sein de structures autonomes que peuvent s'élaborer les luttes sociales permettant linstauration dun rapport de forces favorable aux salariés.
Aller quémander dans un tribunal une justice faite pour pérenniser lexploitation et la domination ne constituera jamais une alternative même si pour des individus isolés elle est souvent le seul recours.
Pour un véritable changement social seules les luttes revendicatives peuvent permettre à chacun de construire sa dignité d'être humain.