Les ex-salariés de Bally, dont une forte proportion de femmes, occupent depuis plusieurs mois lusine de Villeurbanne. Ils ont décidé de prendre une initiative visant à relancer la production de chaussures par la création dune nouvelle entreprise. C.G.T. en tête, ils appuient le rachat des lieux, du matériel et des stocks par deux cadres (un banquier et un ex-Bally). Les salariés apportent 700 000 F dans la corbeille, soit la moitié de largent nécessaire à lopération.
Le projet de rachat prévoit lembauche de 69 personnes (sur plus de 200 licenciés) pour effectuer des travaux de sous-traitance à la demande dentreprises clientes.
Sur le long terme, il est envisagé de créer une marque spécifique.
Bien entendu les salariés prennent un risque, mais il est difficile de faire la fine gueule lorsque lon sait quils se battent le dos au mur, et que pour nombre dentre eux cest la seule chance quils aient de retrouver un emploi au vu de leur âge et du taux de chômage actuel.
Bien entendu, nous aurions préféré voir cette initiative se prendre sous la forme dune coopérative de production plutôt que sous la forme dune société anonyme par action. Cela aurait peut-être permis denvisager une intervention des salariés dans lorganisation du travail et la répartition des salaires. Cela aurait aussi permis de faire avancer lidée quune conception autogestionnaire de la société peut être revendiquée dès à présent. Jusqu'à présent, cela na pas vraiment été le premier souci de la C.G.T. Bally. Cela ne nous empêchera pas de leur souhaiter bonne chance.