Le 7 janvier, suite à une manifestation de près dun millier de chômeurs, une trentaine de chômeurs C.G.T. et A.C. ! et de sympathisants se sont retrouvés dans les locaux des A.S.S.E.D.I.C. du port fluvial à Lille vers 16 heures. Au lieu dune entrevue avec le directeur comme ils le souhaitaient, ce sont les forces de lordre qui sont intervenues et qui ont commencé à expulser sans ménagement les manifestants. De ce fait, lun dentre eux est tombé. Un autre qui tentait de le relever a reçu pour toute réponse un coup de poing en pleine figure de la part de la police.
Bilan : pommette ouverte, lunettes envolées, deux dents esquintées et un point de suture. Il fut alors traîné à moitié conscient puis embarqué ainsi quun autre jeune manifestant. La personne tombée étant sous traitement médical, la police décidera de la transporter à part.
Au poste, après les demandes répétées de la personne brutalisée, ce nest que tardivement que le médecin sera appelé, qui déclarera que son état était compatible avec une garde à vue.
Conclusion, cette personne se retrouve convoquée pour rébellion avec violence (sic) au tribunal de Lille fin février.
Le soir même, les forces de police mettaient fin avec la même violence à loccupation de lagence des A.S.S.E.D.I.C. de la rue Cosselet. Une quinzaine de personnes se dirigeront alors vers le local de la fédération du Nord du P.S., où ils demanderont aux socialistes présents des comptes quant à ces expulsions.
Le lendemain, un cordon de C.R.S. protégera le local socialiste. Les chômeurs tenteront par deux fois de réoccuper les A.S.S.E.D.I.C. lilloises et furent à chaque fois expulsés par les flics. A cette occasion, un journaliste de La Voix du Nord fut violemment pris à partie par des policiers qui le jetèrent à terre, lui arrachèrent son appareil photo et ne le lui rendirent plus tard quavec la pellicule voilée.
Ceci navait pas empêché Pierre Mauroy de se déclarer " solidaire des occupations à condition quelles [ ] nempêchent pas le travail des employés des A.S.S.E.D.I.C. " Alors même que dans la région, une seule agence était encore occupée par des chômeurs et que bon nombre dentre elles avaient été expulsées puis fermées par leurs directeurs. Quelle hypocrisie ! le vendredi 9 au soir, une délégation dune cinquantaine de chômeurs allait dailleurs quelque peu troubler la cérémonie des vux à la mairie.
Samedi 10, lantenne dArras était finalement expulsée avec une extrême violence. Il ne fait aucun doute que derrière la volonté affichée du gouvernement de dialoguer, celui-ci avait déjà décidé den finir rapidement avec les chômeurs, et ce par tous les moyens.
Une manifestation régionale était prévue mardi 13 à 14 h 30 aux A.S.S.E.D.I.C. de la rue Cosselet à Lille.