Linfo sur le sida, elle ne passera pas par moi Kouchner ne le veut pas ! Les moyens de se prémunir contre le sida sont connus : abstinence ou capote. Mais il en est un autre que le ministère de la santé (Kouchner ) se garde bien de promouvoir auprès du grand public. En effet, lorsquun chirurgien se coupe en opérant une personne séropositive, lorsquune infirmière se pique avec une seringue potentiellement contaminée, ou encore quand un préservatif se rompt lors dun rapport sexuel alors que lun des protagonistes est avéré séropositif, il existe un soin possible.
Dans les heures qui suivent le contact avec le V.I.H. (rappelons toutefois que la transmission nest pas pour autant systématique), la personne exposée peut - à l'hôpital, et pourvu que le médecin estime le risque réel - subir un traitement, certes très contraignant (de nombreuses pilules à heures fixes pendant un mois, avec des risques de troubles de la personnalité), mais efficace à 80 % contre la contamination !
Une telle information devrait être diffusée le plus largement possible : cest sans compter avec le ministère de la Santé et ses personnels. Ils ont peur - disent-ils - que la divulgation à grande échelle de cette thérapie déresponsabilise les rapports sexuels : " Si lon sait que lon peut se faire soigner après une prise de risque, quest-ce qui dissuadera le bon peuple de prendre des risques ? " Surtout que la thérapie coûte cher.
Le parallèle avec la pilule abortive (R.U. 486), voire avec lavortement, est évident. Dans les deux cas, on se garde bien de promouvoir ces possibilités et den faciliter laccès, sous prétexte quinformé, le commun des mortels adopterait dès lors un comportement sexuel irresponsable ! Il est triste quune corporation et son ministère confondent leur rôle de garants de la santé publique avec celui davant-garde éclairée du peuple ! Car quest-ce qui déresponsabilise ? La rétention dinformation (source, depuis toujours, de pouvoir pour celui qui la détient), ou lappropriation de celle-ci par la masse, consciente évidemment quun avortement, que la prise de R.U. 486 ou encore de trithérapie sont des expériences traumatisantes, aux séquelles physiques et psychologiques réelles ? Non, Docteur Kouchner, la masse nest pas le bon peuple ignorant dont tu rêves, et que toi et les tiens nimaginez comme telle que parce cette vision seule justifierait votre prétendue supériorité.