Un collectif de chômeurs et de précaires (réunissant 200 personnes de A.C !, C.D.S.L., Cargo, M.I.B. et les syndicats S.U.D., C.N.T., C.G.T., ainsi que nombre dindépendants ) a investi mercredi 14 janvier à 16 heures les locaux de lEcole normale supérieure (E.N.S., 45, rue dUlm) à Paris. Loccupation se passe dans le calme, sans heurts ni dégradation de matériel. A aucun moment, les occupants nont eu lintention dentraver le fonctionnement normal de l'école.
Le directeur de l'école, immédiatement informé, a appelé le ministère de l'Éducation nationale. Son interlocuteur direct, Alain Geismar (sic !), a rapidement suggéré l'évacuation par la force, ce à quoi sest jusqu'à présent opposée la direction. Malgré tout, un imposant dispositif policier sest déployé tout autour des lieux au cours de la soirée, et le ministre de l'Éducation a ordonné la fermeture de l'école et la cessation de toute activité, nautorisant lentrée quaux élèves munis de leur carte - jamais les membres de l'école nont eu à subir un tel contrôle, la mesure étant dautant plus grave quelle contredit le principe essentiel de ce lieu public quest la libre circulation de tous.
Un collectif de soutien d'élèves et de personnels de l'école sest immédiatement formé (150 personnes). Nous soutenons dans leur ensemble les légitimes revendications de la lutte des chômeurs. Nous nous opposons bien entendu à la fermeture de l'école (laboratoires de recherche y compris) dont le but est de pourrir le mouvement, dune part en empêchant de faire de cette occupation un lieu actif de débats (objectif essentiel des chômeurs), dautre part en tentant de liguer personnels et élèves contre les occupants. Cette intervention arbitraire et injurieuse na laissé aucune chance aux chômeurs de sexprimer.
A la fin de la semaine dernière, à peine une cinquantaine de chômeurs (beaucoup ayant dû sortir et ne pouvant plus rentrer) occupaient encore les lieux, accompagnés de nombre d'élèves présents en permanence pour organiser tant bien que mal la vie dans une école entièrement paralysée. Vendredi soir, le ministère de l'Éducation aurait enfin accepté de recevoir une délégation.
Quel que soit le dénouement de cette action, nous appelons à la poursuite et lextension de la lutte.