La lutte des chômeurs a démarré à Besançon avec un peu de retard. Après un mois, on peut déjà en tirer un premier bilan. Peu nombreux au début (linitiative venant plus dA.C ! et des syndicats Sud), les chômeurs prennent de plus en plus en main leur lutte et leur nombre ne cesse de croître.
Ce mouvement, comme dans de nombreuses villes, est marqué par des occupations, pratique daction directe que les libertaires ne peuvent que soutenir.
La première cible du mouvement a été la Direction départementale du travail et de lemploi, occupée le 7 janvier après une manifestation en ville. Cette première occupation a pris fin à 23 heures après expulsion par les forces de lordre. Dès le lendemain, jeudi 8 janvier, c'était au tour du Trésor public d'être occupé avec la même issue, une expulsion. Expulsion beaucoup plus violente que la précédente et entièrement filmée par la police.
Les chômeurs ne se découragent pas et le vendredi 9, une nouvelle manifestation se conclut par loccupation du Crédit Lyonnais au cri de " 1 milliard pour les chômeurs, 200 milliards pour les voleurs ". A 18 heures, cette occupation est levée pour se rendre à une AG prévue à 20 heures. Le mardi 13, pour la journée daction nationale, cest une manifestation de 500 personnes qui a sillonné le centre ville à partir de 17 h 30 avant dinvestir lA.N.P.E. (après avoir forcé lentrée fermée à cette heure là) pour une occupation symbolique de 2 heures.
La dernière occupation en date a été celle de la Chambre du commerce et dindustrie, mardi 20, avec une A.G. tenue dans les locaux de la C.C.I. le soir même. Le mercredi 20, une expulsion musclée mettait un terme à cette occupation.
Dès le début, il est apparu quil fallait absolument un lieu de référence pour ce mouvement, afin de centraliser linformation, de renseigner les sympathisants et surtout de permettre aux chômeurs de se regrouper.
Le samedi 10 janvier, après une manifestation en ville, nous avons donc investi l'hôtel de ville et fait prévenir le maire que nous souhaitions le rencontrer. Le député P.S., Jean-Louis Fousseret, qui passait par là, nous fit une petite visite qui se transforma en " prise dotage ". Heureusement pour lui, le maire se présenta à l'hôtel de ville pour entendre notre revendication : un local pour les chômeurs ! Un accord de principe obtenu, il restait à trouver le lieu, le bail se montant au franc symbolique, avec pour échéance la fin du chômage. Rendez-vous le lundi 12 à la mairie pour la réponse définitive.
Comme promis, le lundi soir, le mouvement des chômeurs bisontins disposait dun local au centre-ville, 2, rue Victor-Hugo (tél. : 03 81 61 98 09). Il y tient ses permanences tous les jours depuis lors. Ce local a permis au mouvement de passer à un cran supérieur. Tous les soirs, une A.G. sy tient à 17 heures pour faire le point des actions de la journée et envisager la suite du mouvement.
Premier résultat : la journée daction du 13 janvier avait regroupé 500 personnes, nous étions à peu près 800 pour la manifestation du samedi 17 janvier.
Pour ne pas sessouffler, ce mouvement doit absolument samplifier. Pour cela, les opérations " coup de poing " ne suffisent pas. Il faut sensibiliser la population. Tous les jours des tracts sont distribués devant les A.N.P.E. et dans dautres lieux de la ville. Le jeudi 15, cest au péage de lautoroute que ces tracts ont été distribués et une collecte a rapporté 2 000 F au mouvement des chômeurs. Des commissions de travail ont en outre été formées.
Le gouvernement Jospin na quasiment rien lâché. La lutte continue donc pour faire passer les intérêts des chômeurs et des travailleurs avant les impératifs économiques du capitalisme. Chômeurs, précaires, travailleurs, doivent sunir pour imposer un partage du travail et des richesses !