La mobilisation se poursuit sur Rennes et sorganise malgré des débuts difficiles (voir M.L. n°1106). Des assemblées générales ont lieu chaque matin de 10 heures à midi à la Maison de la culture du Champ de mars. Cette salle a été obtenue suite à des pressions exercées sur la mairie (occupation de la mairie et du conseil municipal) et nous est prêtée pour un mois.
Les comités de chômeurs C.G.T. et A. C ! sont réapparus, forcés daccepter notre autonomie et nos principes de fonctionnement autogestionnaire, étant eux-mêmes incapables de mobiliser suffisamment de chômeurs sur leurs bases. Ils sont revenus en reconnaissant leurs " erreurs " et en adoptant une double stratégie : profil bas et dénonciation " dune manipulation par les anarchistes " lors de manifestations et de discussions (jamais dattaques directes en A.G.).
Le mouvement manque de radicalité dans ses actions car la critique des politiques ne va pas jusqu'à son terme. Les politicards nous reçoivent sur leur ton éternellement paternaliste et compatissant. Ce ton est inacceptable mais le comité des chômeurs sy laisse prendre pour linstant
Du côté libertaire, nous souhaitons que le " Comité des chômeurs et précaires en lutte " se donne plus de temps pour réfléchir sur le sens et le but des actions menées, quil prenne le temps de les préparer correctement. Nous proposons des occupations et actions plus " dures ", plus efficace selon nous pour mobiliser les gens.
Dans cette ambiance, les assemblées générales avancent difficilement et les décisions sont souvent prises durgence. Tout le monde ressent un manque dorganisation et les actions de la semaine ont plus laspect de visite médiatique que doccupation réelles. Outre loccupation de lA.N.P.E., les apparitions au Conseil économique et social, au Conseil municipal, au Crédit lyonnais, à la C.A.F et au Conseil dadministration de lU.R.S.S.A.F nont pas nécessité lintervention des F.O.B. (forces de lordre bourgeois). Nous sortons de nous-mêmes.
Pour remédier à cette situation, le comité est quand même parvenu à mettre en place des commissions permettant de désengager lA.G. et de préparer les actions plus à fond.
Mais le mouvement des chômeurs ne restera un réel pôle de lutte que sil renonce à sa simple médiatisation et travaille à mobiliser réellement les gens touchés par la misère en descendant dans les quartiers et en perdant ses illusions électoralistes (idée de liste de chômeurs) et le respect des institutions.