Un mercredi soir Sur le petit écran, ceux et celles qui ne la connaissent pas encore, peuvent découvrir une récente émission de TF1, au titre prometteur de " Les français sont comme çà ". Tout un programme ! Une émission de plus, nous direz-vous, qui sajoute aux autres stupidités quotidiennement déversées sur la même chaîne, pour ne parler que delle. Peut-être, mais une émission qui se distingue néanmoins, de par les remarquables efforts de ses producteurs pour nous livrer une malsaine mixture ultra-patriotique ! Tout y est : le décor (en bleu, blanc, rouge !) ; le très lourd " bon sens " de M. Coffe, devenu semble-t-il le champion indécrottable de la glorieuse cuisine française ; le sociologue de service, qui commente avec un enthousiasme feint une succession insensée de sondages aussi douteux qualéatoires ; et pour finir, lanimateur dynamique, répétant toutes les dix minutes que, oui, décidément, " les français " sont formidables : " ils" achètent intelligent - cest bien connu tous les habitants des autres contrées consomment comme des cons -, " ils " savent faire la fête, " ils " ont le sens aiguè de la famille etc. Car, bien entendu, cest un " style de vie ", des murs, des traditions, bref une culture nationale qui est supposée faire cette fameuse identité française.
Dans cette émission, mais plus globalement dans lensemble du discours médiatique dominant, la " culture française " est défendue avec tant de force, de conviction (et de moyens financiers !) que celui qui oserait douter, ne serait-ce quun instant, de cette si magique identité collective, ne pourrait être quun fou ou le plus sinistre des imbéciles Dans le déversement journalier de stéréotypes franchouillards, on reconnaît tout de suite certaines bonnes vielles valeurs : le sens de la famille notamment. Mais, mutations sociologiques oblige, cest une nouvelle famille, plus restreinte, qui est dépeinte et encensée. Inutile de dire combien ces discours nous sont insupportables ! Dans cet univers artificiel, il va de soi que la notion de classes sociales, tout comme celle dindividu - au sens noble du terme - nexiste pas, na pas le droit dexister. La " culture nationale ", dont la réalité sociologique reste toujours plus que relative, sert en réalité dalibi au nationalisme, concept éminemment politique, indispensable aux classes dominantes et qui porte immanquablement en lui la même logique xénophobe même sil change de look ; un nationalisme qui, au bout de compte, donnera encore plus de force aux discours du Front national !