Depuis quelques temps déjà, la Fédération anarchiste est présente sur Internet, avec plusieurs sites web. Quy trouve-t-on, et pourquoi développer un tel outil ? Réponse ici-même.
Le site F.A. proprement dit présente les principes de base de notre organisation, les communiqués de presse récents, ainsi quun certain nombre de liens vers dautres sites. Tout dabord, depuis la page daccueil, ceux des sites de sa radio, de sa librairie et de son journal. Sur la page des groupes, telle quelle paraît régulièrement dans le Monde libertaire, vous trouverez les liens vers les sites de tous les groupes de la F.A. qui en possèdent un, tels les groupes Albert Camus de Toulouse, le groupe La Mistoufle de Dijon, le groupe Roger Caussimon de Nancy, les groupes Louise Michel et La Vache Folle de Paris, la liaison Ardennes, ou encore ceux qui ont une page relative à l'émission quils animent sur Radio libertaire, tels le groupe Février, pour ses émissions Femmes Libres et Les Chroniques du nouvel Ordre mondial. Sur la page des contacts, on trouve des liens vers les sites dautres organisations libertaires, telle lInternationale des Fédérations anarchistes, dont la F.A. est membre, ainsi que dautres sections de celle-ci, ou encore de lAssociation internationale des travailleurs et ses sections, mais aussi des liens vers dautres ressources Internet liées au mouvement anarchiste, comme un certain nombre d'uvres célèbres disponibles sur le Web (hélas toutes en anglais), ou un splendide éphéméride anarchiste, sans oublier les copains de lassociation Thank you Ferré.
Sur le site de Radio libertaire, vous trouverez l'historique de la station, les communiqués de presse récents du secrétariat, la liste des endroits où la carte dauditeur donne droit à des réductions, un certain nombre de pages présentant en détail telle ou telle émission, telles Wreck this mess, Femmes libres, La philanthropie de louvrier charpentier (avec même des extraits sonores à télécharger !), Chroniques rebelles, Les chroniques du nouvel ordre mondial, Folk à lier, Progressions, Les nuits off, Il y a de la fumée dans le poste, Ah, Jaisys, it's sunday again ! et Le mélange. En espérant que la liste sallonge Et surtout, vous y trouverez la grille des programmes à jour, disponible au téléchargement, ainsi que les annonces des prochains thèmes abordés par les émissions, comme ils paraissent régulièrement dans le Monde libertaire.
Sur le site de la librairie du Monde libertaire, on trouve lintégralité du dernier catalogue, classé pour linstant par rubrique comme le catalogue papier. Et on trouve également lensemble des notes de lecture parues dernièrement dans le Monde libertaire relativement aux bouquins de ce catalogue, accessible par un simple clic depuis les pages de celui-ci. En attendant bientôt une véritable base de données. Hélas, on ne peut encore commander ses livres on line.
Le site du Monde libertaire présente le Monde libertaire de la semaine, consultable article par article, ainsi que tous ceux parus depuis quasiment six mois, sous forme de pages complètes. Là aussi, une véritable base de donnée ne saurait tarder.
Tout ceci montre que dans lensemble ces différents sites ne font que reprendre des informations déjà parues dans notre journal, ou annoncées sur Radio libertaire. Mais elles ont lavantage d'être plus régulièrement actualisées, et de commencer quelque peu à profiter de laspect multimédia du Web, avec des photos et parfois même des extraits sonores. Et le développement futur dInternet, et notamment son ouverture de plus en plus grande au public, devrait en faire un média supplémentaire, avec des fonctionnalités impossibles ailleurs, de même que le minitel na pas simplement repris lannuaire en papier, il la transformé. Voilà déjà une bonne raison pour les anarchistes de profiter dun nouvel outil pour leur propagande.
De plus, la nature même dInternet change complètement la notion de média. Jusquici, pour sexprimer publiquement, il fallait du matériel, une infrastructure inaccessible au péquin moyen. Louverture des radios libres en 1981 par exemple a profité à tous les mordus des radios pirates qui disposaient déjà dun matériel assez conséquent. Et aujourd'hui, cest impossible à faire sans une flopée de pognon derrière soi. Aujourd'hui, nimporte qui disposant dun ordinateur et dune connexion Web, que ce soit à titre personnel ou à son travail peut ouvrir très facilement son site. Ce nest peut-être pas encore le cas de tout le monde en France, mais cest déjà assez large. Doù une relative démocratisation de lexpression publique.
Enfin, un point fondamental dInternet, cest sa structure en réseaux interconnectés. Alors que le Minitel par exemple était un service proposé par France Télécom, et géré par cet organisme, Internet nest géré par personne en particulier, mais est formé par lensemble des ordinateurs connectés. Doù une quasi impossibilité de contrôle (si ce nest indirectement sur les structures hébergeant tel ou tel site) par une quelconque entité, état ou entreprise. Cest donc un espace de liberté, virtuel certes, mais de liberté quand même. Ce qui fait hurler certains à la licence (Mon dieu, et qui va empêcher les pédophiles dagir ?), et pose un certain nombre de problèmes nouveaux aux états. Ainsi, lutilisation de logiciels de cryptographie pour ses communications personnelles, qui permet donc d'échapper à toute surveillance, relève en France du délit despionnage ce qui est hallucinant quand on compare à la facilité dobtention de tels logiciels (il suffit de les télécharger depuis des sites situés hors des frontières françaises). Et cette liberté est également menacée par larrivée du mercantilisme. Alors que la philosophie initiale dInternet était de mettre tout à disposition de tous (à chacun selon ses besoins, en quelque sorte ), dans une logique d'échange, les publicitaires arrivent en force, avec des moyens de fichage des clients inespérés pour eux (quelles pages a-t-il visité ? quels produits sont susceptibles de lui être proposés de façon personnalisée ?), et le débat sur le droit dauteur est dactualité. Là où la technologie avait ouvert une brèche, le capitalisme sy engouffre plein pot. ça ne vous rappelle pas l'histoire des radios libres ?
Pour toutes ces raisons, je crois quon peut dire que non seulement les anarchistes avaient intérêt à aborder Internet, mais il en avaient même la nécessité, pour y défendre là aussi la liberté dexpression.