Partout, en France, quelques échecs dans la conquête des présidences régionales ont fait se découvrir à la gauche plurielle une fibre antifasciste quon ne lui connaissait pas. À Montpellier, par exemple, où les voix de lextrême-droite ont servi naguère de marchepied électoral à lactuel maire socialiste et où, le F.N. a disposé, des années durant, dune vice-présidence de Région, sans que nos démocrates ne sen émeuvent outre mesure. Ces amnésies ou, si lon préfère, cette mémoire sélective étaient sans doute assez pour que la capitale du Languedoc soit promue, lespace dune journée, au rang de ville symbole.
Samedi 18 avril une manifestation nationale contre les alliances Droite-F.N. dans les Conseils régionaux devait donner la mesure de la mobilisation populaire. Elle ne fut pas à la hauteur de ces espérances électoralement intéressées. Il est vrai que, pendant ce temps, les expulsions de sans-papiers continuent et les lois racistes font toujours le lit du fascisme ordinaire. Cest cette contradiction qua voulu pointer le groupe " Un autre futur " de la F.A. en déployant ses banderoles au passage dun cortège dans lequel, chez tous les pros de la politique, chamarrés de tricolore, la bonne conscience et le cynisme étaient plus au rendez-vous que la lutte contre la bête immonde et les nazillons tout-venant. Une manif dans la manif, en somme, pour appeler à manifester le 25 avril prochain contre les expulsions et " des papiers pour tous les sans-papiers " Une manière, aussi, de rappeler quelques évidences et notamment que lon ne combat pas le fascisme en lui empruntant ses délires racistes ou son mépris du prolétariat.
Contre la pensée dominante qui croit naïvement que seul le parti de Le Pen diffuse une idéologie xénophobe et raciste, sans voir que les lois sur limmigration et les dernières expulsions mettent, elles, cette idéologie en pratique, nous avons crié : " à bas toutes les lois racistes, Debré-Chévénement complices ". Slogans, on laura deviné, assez peu repris, par le gros des militants du P.S.-M.D.C.