Le mardi 21 avril était une journée daction nationale du mouvement des chômeurs en direction des transports dont la gratuité est toujours remise aux calendes grecques (sauf pour quelques supporters des jeux du cirque mondial qui pourront gambader librement en île de France).
À Clermont-Ferrand, lopération bus gratuit décidée par A.C !, le mouvement des chômeurs et la C.N.T.-A.I.T. se vit stoppée net par un chauffeur zélé qui refusa de démarrer, et la quinzaine que nous étions dut se contenter dun nez à nez avec les contrôleurs, les flics et le directeur de la T2C. Ce dernier, dans un souci dintégrité, préféra bloquer le bus à larrêt et mettre dans la mouise ses clients, qui à cette heure là, se rendaient au travail, manière habile de faire passer les sans emploi en lutte pour des gêneurs qui deviennent insupportables. Mais limpact médiatique que provoqua ce chambardement fût plus important que prévu et la S.M.T.C. (Syndicat mixte des transports en commun), qui persiste dans son mépris face à nos doléances, devra forcément sincliner, un jour ou lautre, et admettre lurgence de la gratuité.
Loin den avoir fini, il nous restait à élargir les revendications à la S.N.C.F. pour laprès-midi et cest dans le train de Paris de 13 h 14 que sembarquait la même équipe que le matin. Mais à l'heure du départ, on constatait que les pontes de la SNCF (prévenus par les RG), cravates au vent, sagitaient nerveusement sur les quais, assistés (hasard ?) de M. Virgoulay, ladjoint au maire (coco) dont le sourire sarcastique ne présageait rien denchantant. En effet, au dernier moment, les tabasseurs assermentés déboulèrent pour nous éjecter avec la violence qui les caractérise, et leurs acolytes nous accueillaient sur le quai. Matraqués, menottés pour certains dentre nous, insultés puis traînés jusquau car sous les regards outrés des voyageurs. Deux heures plus tard, tout le monde était relâché mais lun dentre nous, après avoir eu le visage tuméfié, se vit, comble de la démesure, inculpé de rébellion, insulte à agent et tentative de délit de fuite (le procès du 11 mai est repoussé à une date ultérieure). Voici donc le constat dune journée que lon voulait pacifique mais déterminée.
Suite aux violences déjà subies depuis le début du mouvement, les cogneurs ont atteint ici le sommet. 15 jours auparavant, les nomades subissaient le même sort. Quen sera-t-il pour les sans-papiers qui occupent actuellement l'église Jeanne-dArc, que la préfecture laisse croupir ? Comme seule réponse, le gouvernement abuse de la répression, et avec la coupe du monde qui vient, il faut sattendre encore à du matraquage. LEurope du fric ne nous concocte pas non plus un avenir radieux, linternationale des capitalistes, soutenue par la gauche plurielle, élabore un fascisme grandissant sous le couvert démocratique.
Il est urgent de consolider les luttes dans lunité en passant à laction directe, seule perspective efficace pour l'édification de jours meilleurs.