Tout va bien !
La France remplit les critères de Maastricht et va rentrer dans lEuro. La
croissance reprend ; la bourse bat tous les records. Et pourtant, les mouvements sociaux
se multiplient et la répression sintensifie :
- 8 octobre 1997 : Patrice Bardet, Christine Eme et une élue de Villeneuve dAscq
sont condamnés pour avoir soutenu une personne qui devait être expulsée de son
logement. Condamnés en appel à 2000 F damende avec sursis, ils se pourvoient en
cassation ;
- novembre 1997 : Jacqueline Deltombe est condamnée pour avoir hébergé un ami
sans-papier. Le mouvement des pétitions lancé par les cinéastes autour de son cas a
cependant permis de lui éviter toute peine ;
- 6 janvier 1998 : 3 adhérents du Système d'Échange Local (le SEL, en Ariège) sont
condamnés à 2 000 F damende avec sursis ;
- 7 janvier 1998 : au cours de l'évacuation de lASSEDIC du Port Fluvial à Lille,
Christophe Fétat a été interpellé puis mis en examen pour " résistance avec
violence " alors quil cherchait à porter assistance à un membre du comité
chômeur CGT tombé à terre. Le procès, prévu le 26 février, a été reporté au 11
juin ;
- 22 janvier 1998 : lors dune manifestation à Lille, Jacques Leclerc est poursuivi
pour " outrage et violence à agent " ;
- 11 février 1998 : Daniel, Jean-Julien, Karim et Guillaume sont arrêtés lors dun
rassemblement devant le magasin Cash Converter à Paris (XIe), réunissant 150 personnes
et ayant pour objectif de dénoncer ces méthodes qui consistent à acheter aux plus
démunis leurs biens à un prix dérisoire pour en tirer profit. A lissue de leur
procès initialement prévu le 26 février (ils subiront 15 jours de détention
préventive) et reporté au 26 mars, ils sont condamnés à des peines comprises entre 4
et 7 mois avec sursis et à des travaux dintérêt généraux de 120 à 180 heures.
Ils font appel ;
- 11 février 1998 : lors dune opération caddie dun supermarché de
Clermont-Ferrand, Yvan et Antonio sont interpellés. Le 24 mars, ils comparaissent devant
le tribunal correctionnel pour " vol aggravé et recel " et seront condamnés à
des peines de huit jours avec sursis et cinq ans de mise à l'épreuve.
- 6 mars 1998 : lors dune manifestation contre le F.N. à Reims, deux militants se
sont vu mis en examen pour " dégradation volontaire de véhicule de police " ;
- 16 mars 1998 : à loccasion dune action à Fournies, 2 militants C.G.T. sont
arrêtés puis condamnés alors quils portaient assistance à une personne qui
allait être expulsée de son logement ;
- 16 et 18 mars 1998 : évacuation des églises Notre-Dame de la Gare et de Saint-Jean de
Montmartre à Paris occupées par des sans-papiers. Au total, 115 arrestations. 57
personnes seront condamnées puis expulsées du territoire français !
- 28 et 29 mars 1998 : manifestation à laéroport de Roissy visant à
sopposer à lexpulsion de seize sans-papiers maliens. Les passagers se
joignent à laction des manifestants. Plusieurs dizaines darrestations dont
celles de deux journalistes (Libération et l'Humanité).
On assiste donc à des condamnations qui ont toutes pour objectif dintimider et
de marginaliser les personnes et les mouvements.
Parallèlement aux procès, le gouvernement a tenté de discréditer le mouvement
social en le qualifiant dirresponsable, en laccusant d'être manipulé par des
extrémistes et, mieux encore, de faire le jeu du FN.
Le message est clair : au moment où la mondialisation de lEconomie se structure
autour de traités internationaux tels que lAMI (Accord Multilatéral sur
lInvestissement) et bientôt le NTM (New Transatlantic Market), les gouvernants
entendent mettre au pas la population. Tous les moyens sont bons pour imposer de plus en
plus de précarité.
Plus que jamais une riposte offensive et énergique à cette montée en puissance de la
répression est vitale.
Les luttes doivent non seulement perdurer et samplifier mais aussi se fédérer
entre elles pour permettre de construire une alternative à lultralibéralisme.
Concrètement, il sagit dorganiser le soutien aux inculpés par tous les
moyens :
- signature de pétitions ;
- organisation de rassemblements coordonnés au moment des procès sur tout le territoire
;
- circulation de linformation rapide et régulière (téléphone, fax, courrier
électronique
) ;
- solidarité financière (frais médicaux, frais davocat, amendes, mandats pour les
personnes incarcérées) ;
- etc.
En inculpant un chômeur, un sans-papiers, un sans-logis, un gréviste, cest à
nous tous quils sattaquent !
Comité de soutien à Christophe Fétat
c/o AC ! Lille, 70 bd Victor Hugo, 59000 Lille, Tél. : 03 20 52 56 42
Pour connaître vos droits en cas de vérification didentité, de garde à vue
etc. à la suite de manifestations ou dactions, écrire à lassociation des
Parents et amis de détenus pour obtenir le Guide de lArrêté.
PADI, boîte postale 232, 75624 Paris Cedex 13