Quelques contrariétés : quelques écoles occupées par des parents, une manifestation de parents contre la fermeture dune classe, un problème de ramassage scolaire, une protestation denseignants contre labsence dun plan d'évacuation d'établissement, la demande dans deux villes du Gard dune création de poste dinstituteur. Cest ce qui a résulté de cette rentrée scolaire 98 pour le ministre de l'Éducation nationale, Claude Allègre. Il aurait dû y avoir une tempête.
Pour linstant, il ny a eu quun frémissement. Mais revenons sur quelques faits. Depuis un an, de petites phrases assassines et des prises de décision ponctuent les interventions dAllègre. Nous avons eu droit aux colloques, aux réunions de préparation, aux concertations, aux 49 propositions, à une ébauche de réforme, mais aussi au « dégraissage du mammouth », à la dénonciation des absences denseignants, puis dernièrement à la baisse de 17 % de la valeur de l'heure supplémentaire. Pour cette dernière attaque datant du mois daoût (il ne faut pas se leurrer, les politiques ne prennent plus de vacances!), en piochant dans les porte-monnaie des enseignants, il y avait fort à parier sur un mouvement de mécontentement et sur une réaction syndicale.
Il nen fut presque rien. Presque, car à part quelques atermoiements, quelques rencontres au sommet juste avant la rentrée, il ny eut pas grand-chose à récolter du côté des syndicats co-gestionnaires et semble-t-il soucieux de ne pas froisser un gouvernement de gauche plurielle. Noublions pas que les élections européennes vont se dérouler lannée prochaine et que déjà certains partis comme le PC ou lextrême gauche veulent inclure sur leurs listes des acteurs du mouvement social. Alors, lesquels ont été les plus combatifs ces dernières années ? La chasse est ouverte !
Et ce ne sont sans doute pas les syndicats minoritaires tels la C.N.T., les S.U.D., le P.A.S. , ou la C.G.T.-éducation qui vont de par leur nombre créer un rapport de force. Voire un mouvement social.
Cest donc une rentrée somme toute banale et calme à laquelle nous sommes actuellement confrontés. Pour que les choses puissent changer, il nous faut poursuivre leffort, uvrer à créer les conditions dune puissante mobilisation.
Parallèlement, continuons à travailler sur la définition du projet d'éducation libertaire. A produire des analyses, à proposer des solutions. Une tâche à laquelle nous devons nous atteler, et ce sans tarder.